L’OL de Nabil Fekir effectue un déplacement décisif  en Ukraine mercredi en Ligue des champions. / JEFF PACHOUD / AFP

Avec ce Lyon-là, l’embellie est toujours provisoire et la sortie de route, souvent proche. Rasséréné par une série de bons résultats, qui l’avait replacé sur la deuxième marche du podium en Ligue 1, et après deux belles prestations mal payées – contre Manchester City en Ligue des champions (2-2), fin novembre, et contre Lille en championnat début décembre (2-2 également) – l’Olympique lyonnais (OL) croyait être guéri de cette mauvaise habitude de non-match. Mais, il y a une semaine, la dernière rencontre de Ligue 1 a tourné à la rechute lors de la réception de Rennes (2-0). De quoi irriter les supporteurs lyonnais.

Cette irrégularité ressemble à un gâchis, incompréhensible au vu des nombreux talents qui composent l’équipe. Capable du meilleur comme du pire, inquiétant, le Lyon de Bruno Génésio n’offre aucune garantie à l’heure de se déplacer, mercredi 12 décembre, en Ukraine pour jouer sa qualification en 8e de finale de la Ligue des champions.

Car, si l’OL peut prendre 4 points en deux matchs à Manchester City (1 victoire et 1 nul), l’un des favoris de son groupe, cette même équipe lyonnaise peut se liquéfier et oublier de jouer, comme pendant les quarante-cinq premières minutes du match aller face au Chakhtar Donetsk, le 2 octobre – le temps d’encaisser deux buts et de cravacher ensuite pour arracher l’égalisation. Ou bien céder deux fois les trois points de la victoire dans les arrêts de jeu comme elle l’a fait contre les Allemands d’Hoffenheim (3-3 et 2-2).

« On est un groupe irresponsable »

Cette fois-ci, les Lyonnais ne pourront pas se payer le luxe de jouer une mi-temps sur deux ou d’oublier les marquages en fin de rencontre. A Kiev, où le match a été délocalisé en raison de la loi martiale en vigueur en Ukraine, le club de Jean-Michel Aulas tentera de rejoindre les 8es de finale pour la première fois depuis 2012 (à l’époque, Lyon avait été éliminé aux tirs au but par les Chypriotes de l’Apoel Nicosie).

Après la défaite de son équipe face à Rennes, l’entraîneur Bruno Génésio n’a pu qu’afficher un semblant de colère à défaut de maîtriser les événements. « Je ne sais pas si c’est une déception. Plutôt une colère. En tout cas, je n’imaginais pas que l’on pouvait afficher un tel visage ce soir. Il faut croire que l’on n’a pas retenu les leçons du passé, a-t-il asséné. Je n’ai pas mis suffisamment en garde le groupe. (...) Je suis aussi responsable. Je pense qu’on est un groupe irresponsable. »

Comme à son habitude, le président Jean-Michel Aulas a, lui, tiré la ficelle de la mobilisation générale. « Tout le travail qui a été fait depuis notre dernière défaite tombe à l’eau. On pensait partir en Ukraine avec le plein de confiance. Il va falloir faire un travail interne, un peu comme on l’avait fait ces dernières années après des échecs cuisants à domicile. Le dernier en date étant celui de Moscou avant de gagner à Marseille », a-t-il lancé, faisant référence au succès arraché à Marseille la saison dernière (3-2), quelques jours après l’élimination en Ligue Europa contre le CSKA Moscou.

Au soir du match nul face à Manchester City, le même M. Aulas avait pourtant mis en avant le superbe match de ses troupes, rejointes in extremis en fin de match par les Anglais, ce qui les privait d’une qualification précoce avant même de jouer la 6e et dernière journée.

Nabil Fekir à la peine

Au sein de l’équipe, depuis son retour de Russie, le capitaine, Nabil Fekir, n’a jamais retrouvé son niveau de jeu. A l’exception de quelques coups d’éclat que lui permet son talent, l’international français n’affiche pas la forme physique nécessaire à exprimer ses qualités de vélocité, de spontanéité, de dribbles et de précision.

Devant, Memphis Depay est un excellent soliste dont les performances varient d’un match à l’autre. Même chose avec Bertrand Traoré avec la nuance, peut-être, d’un talent moins éclatant. Quant à Moussa Dembélé, la recrue venue du Celtic, son adaptation est pour le moment difficile. Surprenant héros du match face aux Mancuniens, où il avait inscrit un doublé, Maxwel Cornet sera, lui, absent sur blessure.

Dans quelle disposition tactique se présentera le onze choisi par Bruno Génésio ? Va-t-il reconduire le nouveau dispositif qu’il a instauré depuis le 7 novembre face à Hoffenheim (un 3-4-1-2 ou 5-3-2 selon) ? Depuis, Lyon affiche un bilan contrasté avec 3 matchs nuls, une défaite et 2 victoires. Et a encaissé 10 buts en six matchs dans un système qui était censé solidifier l’équipe.

Touché en première période contre Rennes, Tanguy Ndombele est la pierre angulaire de ce dispositif tactique avec son compère du milieu de terrain Houssem Aouar. Si le néo-tricolore manque à l’appel en Ukraine, peut-être faudra-t-il repasser à une organisation plus classique.

Plutôt sûr de sa force au soir de son match face à Manchester City, le meilleur de sa saison malgré le nul (2-2), l’Olympique lyonnais se pose aujourd’hui une foule de questions avant ce rendez-vous décisif. Lyon n’a finalement que deux certitudes : il ne doit pas perdre pour se qualifier et, en cas d’élimination, il sait déjà qu’il disputera les 16es de finale de la Ligue Europa.