FILE - This Tuesday, Sept. 11, 2018 file photo shows blankets of frost known as trichomes on a budding marijuana flower at SLOgrown Genetics in the coastal mountain range of San Luis Obispo, California. Three California agencies released proposed regulations Friday, Dec. 7, 2018, for the state's marijuana industry including deliveries that will become permanent next month after state lawyers finish their review of them. Law enforcement groups and cities with marijuana bans unsuccessfully fought against it. (AP Photo/Richard Vogel,File) / RICHARD VOGEL / AP

Le comité d’experts mis en place par l’Agence française de sécurité du médicament (ANSM) juge « pertinent d’autoriser l’usage du cannabis à visée thérapeutique » pour certains patients et dans des cas précis, dans un avis publié jeudi 13 décembre par l’ANSM.

Le comité « souhaite qu’un suivi des patients traités soit mis en place sous forme d’un registre national pour assurer une évaluation de son bénéfice-risque, qu’une évaluation des effets indésirables soit régulièrement faite par les réseaux de pharmacovigilance et d’addictovigilance, et que la recherche soit favorisée ». Il se prononce clairement pour « une évolution de la législation », mais exclut dans le même temps « la voie d’administration fumée », c’est-à-dire notamment le joint, compte tenu des risques pour la santé (particulièrement le risque cancérigène).

Une première étape

L’avis de ce comité constitue une première étape en vue de la légalisation du cannabis thérapeutique, mais le chemin est encore long avant la mise sur le marché de substances médicales, précise l’ANSM. Dans une deuxième phase, ce comité d’experts nommé en septembre pour un an va détailler les modalités de mise en œuvre (loi ou décret), les voies d’administration possibles (sprays, gélules, gouttes, suppositoires…), les voies d’obtention des produits (prescription, pharmacies…) et un éventuel remboursement par la Sécurité sociale.

En France, un seul médicament, le Sativex, a obtenu son autorisation de mise sur le marché (AMM) en 2014 pour les raideurs et contractions musculaires (« spasticité ») de la sclérose en plaques, mais il n’est pas commercialisé faute d’accord sur le prix entre le laboratoire et les autorités de santé. D’autres médicaments comme le Marinol sont accessibles uniquement avec une autorisation temporaire nominative, ce qui en restreint considérablement l’usage.

Une trentaine de pays dans le monde dont de nombreux états américains et le Canada autorisent le cannabis thérapeutique, dont 21 de l’Union européenne ainsi que la Suisse, la Norvège, Israël et la Turquie.

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