Des policiers français et allemands à la frontière entre les deux pays, mercredi 12 décembre. / CHRISTOPHE ENA / AP

Deux jours après l’attentat de Strasbourg, la chasse à l’homme se poursuit, jeudi 13 décembre, pour appréhender Cherif Chekatt, l’auteur présumé de la fusillade du marché de Noël qui a fait deux morts et un blessé en état de mort cérébrale ainsi que 12 blessés.

  • Un appel à témoins

La police nationale a lancé mercredi soir un appel à témoins pour le retrouver : « Attention, individu dangereux, surtout n’intervenez pas vous-même », a mis en garde la police, décrivant un individu de 1,80 mètre, « peau mate », « corpulence normale » et « marque sur le front ». Toute personne en possession d’« informations permettant de le localiser » est appelée à composer le 197.

Lors de l’attaque, l’assaillant était en possesion d’une arme de poing et d’un couteau. Il a échangé des tirs avec les forces de l’ordre, qui l’ont blessé au bras.

Des témoins l’ont entendu crier « Allahou Akbar ! », et la section antiterroriste du parquet de Paris s’est saisie de l’enquête.

Né à Strasbourg et inscrit au fichier pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT) et « fiché S » (sûreté de l’Etat) pour sa radicalisation islamiste, Cherif Chekatt, 29 ans, a été suivi par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Il compte 67 antécédents judiciaires à son casier, dont 27 condamnations en France, en Allemagne et en Suisse pour des faits de droit commun.

Son père, sa mère et deux frères ont été placés en garde à vue dans la nuit de mardi à mercredi.

  • Mobilisation des forces de l’ordre

Dans des circonstances encore floues, Cherif Chekatt a réussi à prendre un taxi pour se rendre dans le quartier de Neudorf, où a eu lieu un nouvel échange de tirs avec la police, avant qu’il ne disparaisse.

L’homme restait introuvable mercredi soir malgré la mobilisation de plus de 700 policiers et gendarmes et la diffusion de l’appel à témoins par la police.

Le secrétaire d’Etat à l’intérieur, Laurent Nuñez, n’a pas exclu qu’il ait pu fuir la France. Le gouvernement a renforcé le contrôle aux frontières dans le cadre du plan « Vigipirate » porté au niveau « urgence attentat ».

  • Allemagne, Suisse en alerte

Près de quarante heures après les faits, il n’est pas sûr que Cherif Chekatt soit encore en France. Les enquêteurs ont ainsi pensé un moment qu’il pouvait avoir passé la frontière et s’être réfugié à Kehl, juste de l’autre côté du Rhin, mais une intervention des polices française et allemande n’a pas permis de retrouver sa trace mercredi matin.

Selon la radio allemande Inforadio-RBB, citant des sources proches de l’enquête, il aurait reçu, juste avant l’attaque, un appel en provenance d’Allemagne, auquel il n’aurait pas répondu.

Les autorités françaises « sont bien entendu en lien avec les autorités allemandes », a déclaré Jean-Luc Marx, le préfet de la région Grand-Est, de la zone de défense et de sécurité est et du Bas-Rhin.

La Suisse, à 130 kilomètres au sud de Strasbourg, a également renforcé ses mesures de sécurité à la frontière.

En décembre 2016, l’auteur de l’attentat contre le marché de Noël de Berlin, qui avait fait 12 morts et 48 blessés avec un camion-bélier, avait été tué quelques jours plus tard bien loin du lieu de son forfait, lors d’un contrôle de police à Milan, dans le nord de l’Italie.

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