La COP24 se tenait à Katowice, en Pologne. / JANEK SKARZYNSKI / AFP

La conférence mondiale sur le climat (COP24) n’est pas encore terminée que tous les yeux se sont tournés vers la suivante : la COP25, qui se tiendra à Santiago, au Chili, du 11 au 22 novembre 2019. L’annonce a été faite, vendredi 14 décembre, par le secrétariat général de la convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques, à Katowice en Pologne. Chaque année depuis 1995, les 196 Etats qui font partie de ce traité international se réunissent pour prendre des décisions visant à respecter les objectifs de lutte contre le dérèglement climatique. En l’occurrence, depuis l’accord de Paris de 2015, maintenir l’augmentation de la température mondiale sous le seuil de 2 °C, et si possible 1,5 °C.

L’objectif du rendez-vous de 2019 sera de « concrétiser la hausse de l’ambition des pays pour lutter contre le changement climatique, de manière conforme avec les rapports des scientifiques », explique Pierre Cannet, chargé de la campagne climat et énergie au Fonds mondial pour la nature (WWF, World Wide Fund for Nature, en anglais) France. Car pour l’instant, les efforts des Etats sont largement insuffisants. Les engagements qu’ils ont pris lors de la COP21 de Paris, à supposer qu’ils soient intégralement tenus, mettent la planète sur une trajectoire de réchauffement de 3,2 °C d’ici à la fin du siècle. Or, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la hausse des températures dans le monde ne devrait pas dépasser 1,5 °C sous peine de bouleversements sans précédent.

Face à cette urgence, les appels à relever l’ambition se multiplient lors de la COP24. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a par ailleurs convoqué un sommet spécial sur le climat en septembre pour rassembler les chefs d’Etat et de gouvernement et accélérer les efforts. La COP25 devrait tenter de terminer ce processus, afin d’obtenir des Etats qu’ils soumettent de nouveaux engagements plus ambitieux avant 2020, comme le prévoit l’accord de Paris.

« Rôle constructif »

« Le Chili a toujours joué un rôle constructif dans les négociations climatiques, notamment en créant des ponts entre les pays du Nord et ceux du Sud, affirme Andrés Pirazzoli, un avocat chilien qui a participé à la négociation de l’accord de Paris. Il dispose des ressources humaines et techniques pour faire un bon travail, en particulier en augmentant l’ambition des autres pays de la région. »

Le Chili, qui s’est engagé en 2015 à réduire d’au moins 30 % ses émissions de carbone, pourra compter sur l’expérience de deux de ses voisins régionaux : le Pérou, hôte de la COP20, et le Mexique (COP16). Il bénéficiera en outre du modèle du Costa Rica, moteur dans la transition énergétique. C’est en effet à San José que se tiendra la pré-COP, qui doit poser les bases des négociations.

« C’est une opportunité importante, mais il y a eu des négociations entre Etats, notamment pour savoir comment financer les 100 millions de dollars nécessaires pour organiser une COP », explique Carlos Manuel Rodriguez, le ministre de l’environnement du Costa Rica.

La COP25 devait être à l’origine présidée par le Brésil. Mais après l’élection d’un président d’extrême droite et climatosceptique déclaré, Jair Bolsonaro, Brasília a retiré sa candidature à la fin de novembre, officiellement en raison de « restrictions budgétaires ».

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