Lois Abbingh (au centre), lors du match contre l’Allemagne, le 12 décembre, à Nancy. / SEBASTIEN BOZON / AFP

Après avoir décroché l’argent olympique aux JO de Rio en 2016 et l’or mondial il y a un an, en Allemagne, les handballeuses françaises rêvent d’être sacrées championnes d’Europe – un titre qui a toujours échappé aux Bleues jusqu’à présent. Mais, pour cela, il leur faut d’abord franchir une première étape vendredi soir 14 décembre : battre l’équipe des Pays-Bas en demi-finale, dans l’antre de Paris-Bercy, où plus de 10 000 spectateurs sont attendus.

Ce sera tout sauf une formalité. Les « Oranje » s’annoncent comme des adversaires on ne peut plus coriaces. Et les Bleues auront certainement en tête le fait que ces Néerlandaises leur ont souvent posé quelques soucis par le passé.

  • Un parcours impressionnant dans cet Euro

Les Néerlandaises ont fait un carton plein en poules du tour préliminaire (3 victoires). Elles ont fini en tête de leur groupe, où figuraient la Hongrie, l’Espagne et la Croatie.

Elles ont également fini premières de leur groupe au tour principal : si elles ont chuté face à la Norvège (16-29), elles ont dominé la Roumanie (31-29), ainsi que l’Allemagne (27-21).

« Je suis très impressionné par leurs résultats actuels, [les Pays-Bas] sont en grande forme », souligne Olivier Krumbholz, l’entraîneur de l’équipe de France.

  • Toujours placées, jamais gagnantes aux grands rendez-vous

« C’est la seule équipe à ne jamais avoir été payée. La seule à n’avoir jamais remporté de titre. » Le directeur technique national du handball français, Philippe Bana, décrivait ainsi l’équipe des Pays-Bas, quelques jours avant le début de l’Euro féminin. Finalistes de l’Euro 2016, les Néerlandaises avaient dû se contenter de l’argent. Quatrièmes à Rio en 2016 pour leur première participation aux Jeux olympiques, elles ont été médaillées de bronze lors du Mondial 2017.

  • Une équipe souvent « pénible » pour les Françaises

« C’est une équipe qui ne nous a pas trop convenu pendant quelque temps, c’est une équipe qui nous a convenu durant les Jeux en 2016, donc je ne sais pas trop. » Béatrice Edwige, pilier de la défense française, résume assez bien la « relation » entre les deux équipes.

Au cours de ces cinq dernières années, les équipes de France et des Pays-Bas se sont régulièrement affrontées. Et elles sont à égalité : 3 victoires chacune. Les Bleues s’étaient imposées lors du Mondial 2013 en phase de poules (victoire 23-19) et lors des JO 2016 (en poule et en demi-finale).

Mais elles avaient dû s’incliner lors du Mondial 2015, en quart de finale, match qui avait contribué au départ de l’entraîneur, Alain Portes. Battues lors du tournoi de qualification olympique 2016, les Françaises avaient également été défaites lors de l’Euro 2016 en phase de poules.

Béatrice Edwige – encore – résume la rivalité qui existe entre les deux : « On a trouvé à une période qu’elles s’étaient un peu moquées de nous, au Danemark, lors des Championnats du monde [en 2015]. Elles avaient dit qu’elles nous battraient de je ne sais pas combien et elles nous avaient battues de je ne sais pas combien… »

  • Un seul être vous manque et…

La grande question est de savoir si les Oranje joueront, ou non, avec Nycke Groot : la star de l’équipe s’est blessée lors du match contre la Roumanie, dimanche 9 décembre, et a été absente depuis lors.

Sans elle, « cette équipe s’est merveilleusement bien réorganisée », relève Olivier Krumbholz. Si elle est présente ce soir, « ce sera beaucoup plus difficile de contrer cette équipe, car c’est une joueuse exceptionnelle à la passe, qui oriente tout le jeu hollandais », relève le coach français.

  • Un jeu très rapide

Les Bleues sont prévenues : elles vont devoir courir. « C’est une équipe qui présente des caractéristiques de jeu très rapide, explique, à propos des Néerlandaises, Christophe Caillabet, entraîneur adjoint de l’équipe de France. Elles courent vite, très longtemps. Il est nécessaire de courir aussi vite et aussi longtemps qu’elles pour contrer. C’est une des clés du match, être en capacité de tenir ce rythme sur ces phases de jeu là. »

Les Oranje, « même sans Nycke Groot, sont redoutables en attaque », ajoute également Olivier Krumbholz. Elles présentent « de réelles capacités de tir de loin », renchérit Christophe Caillabet, qui souligne que l’équipe s’appuie « sur des joueuses aguerries, comme Estevana Polman, Tess Wester », tout en en ayant intégré « cette année de jeunes joueuses, ou des joueuses qui ont progressé et pris un rôle un peu plus important dans l’équipe ».

« Ces jeunes jouent pour la plupart dans des grands clubs européens. On pensait les intégrer petit à petit, mais on leur donne des responsabilités plus vite que prévu », confirme Helle Thomsen, l’entraîneuse danoise des Pays-Bas.

France - Pays-Bas, vendredi 14 décembre à 21 heures (TMC et BeIN Sports 1)