La procureure générale de l’Etat de New York demande que Donald Trump et ses trois enfants de son premier mariage soient bannis de la direction de toute organisation caritative. / Evan Vucci / AP

La Fondation Donald J. Trump a accepté sa dissolution à la suite des poursuites lancées en juin pour utilisation frauduleuse de fonds, a annoncé la procureure générale de l’Etat de New York, la démocrate Barbara Underwood, mardi 18 décembre. La fondation a signé un accord par lequel elle accepte « de se dissoudre sous supervision judiciaire », comme l’exigeait la justice new-yorkaise, qui pourra ainsi vérifier que les actifs restants soient répartis entre de réelles organisations caritatives, a fait savoir lundi Mme Underwood.

Mais l’action en justice contre la fondation, que la justice accuse d’avoir fonctionné sur « un modèle choquant d’illégalité », n’est pas terminée pour autant, a souligné la procureure. Mme Underwood demande aussi que Donald Trump et ses trois enfants de son premier mariage – Donald Junior, Eric et Ivanka, qui siégeaient à la fondation – soient bannis de la direction de toute organisation caritative. L’accord trouvé doit maintenant être approuvé par un juge de l’Etat de New York.

Il y a six mois, Barbara Underwood a attaqué en justice Donald Trump, trois de ses enfants et la fondation en affirmant que le président s’était servi illégalement de cette fondation comme d’un « chéquier », notamment pour sa campagne de 2016. Donald Trump avait alors dénoncé « une affaire ridicule » manigancée par de « sordides démocrates new-yorkais ».

Dossier mineur par rapport à l’enquête du procureur Mueller

Selon la procureure générale, une enquête de vingt et un mois lancée par son prédécesseur Eric Schneiderman a permis de mettre au jour une « vaste coordination politique illégale » entre la fondation et l’équipe de campagne de Trump en 2016, de même que des « transactions intéressées répétées » au profit des intérêts personnels et professionnels de Donald Trump. Le milliardaire républicain aurait ainsi utilisé la fondation, qui n’avait aucun employé propre, pour promouvoir ses hôtels ou clubs de golf et lever des fonds liés à la campagne électorale, ce qui est strictement interdit par la loi.

Le dossier contre la fondation n’est cependant pas la plus grave des actions en justice qui empoisonnent Donald Trump. Son ancien avocat, Michael Cohen, s’est retourné contre lui et accuse le président de lui avoir demandé de payer deux ex-maîtresses présumées pour qu’elles ne disent rien de ces liaisons pendant la campagne électorale 2016. De tels paiements violent les lois sur le financement des campagnes, et alimentent les spéculations sur une inculpation ou une procédure de destitution contre M. Trump.

Le président est aussi en difficulté face au procureur spécial Robert Mueller, qui enquête sur une éventuelle collusion de son équipe de campagne avec la Russie.