Dans le Princess Christian Maternity Hospital de Freetown, en avril 2016. / MARCO LONGARI / AFP

Les deux principaux syndicats de médecins de Sierra Leone ont appelé mardi 18 décembre à une reprise du travail, mettant fin à deux semaines de grève, après un accord avec le gouvernement sur des mesures destinées à améliorer les conditions de travail et les infrastructures médicales. Les deux syndicats, la SLMDA (médecins et dentistes) et la Judasil (généralistes), « appellent tous les médecins à effectuer à nouveau leurs devoirs normalement », dans un communiqué commun, contresigné par le ministre de la santé, Alpha Tijan Wurrie.

Les médecins généralistes de ce pays pauvre d’Afrique de l’Ouest, au nombre d’environ 300 – un pour 100 000 habitants –, avaient entamé une grève le 4 décembre. Les hôpitaux manquent notamment de machines de dialyse, de cylindres à oxygène et de lits, tandis que de nombreux praticiens ont quitté le pays ou rejoint le privé, selon les syndicats.

Pendant la grève, les responsables d’hôpitaux avaient dû faire appel à des médecins étrangers, britanniques et nigérians, et aux services d’infirmiers pour faire face aux cas les plus urgents, tandis que les plus fortunés se dirigeaient vers des cliniques privées.

« Répondre à toutes les inquiétudes »

Après une série de négociations, « le gouvernement a approuvé un calendrier pour répondre à toutes les inquiétudes soulevées, qui conduira inévitablement à une amélioration de la qualité des soins de santé en Sierra Leone », avait indiqué le gouvernement lundi soir dans un communiqué. « Le gouvernement a approuvé des mesures à court, moyen et long termes pour améliorer le bien-être des médecins et renforcer les infrastructures de santé », a expliqué à l’AFP le secrétaire général de la SLMDA, Abdul Njai, selon qui les généralistes sierra-léonais gagnent en moyenne moins de 250 dollars (220 euros) par mois.

Les médecins réclamaient, en vain jusqu’ici, une amélioration de leurs conditions de travail depuis la fin de l’épidémie d’Ebola qui a tué 4 000 personnes dans le pays entre 2014 et 2016. « Notre association continuera à travailler avec le gouvernement pour s’assurer que nos patients reçoivent les meilleurs soins », a indiqué le syndicat des généralistes Judasil.

L’économie de cette ancienne colonie britannique, gangrenée par la corruption, a été dévastée par une guerre civile (1991-2002) qui a fait quelque 120 000 morts. Elle reste fragile après les chocs de l’épidémie d’Ebola et de la chute des cours mondiaux des matières premières.