Des banderoles électorales dans le district de Ndjili, à Kinshasa, le 19 décembre 2018. / LUIS TATO / AFP

Les élections présidentielle, législatives et provinciales en République démocratique du Congo (RDC) sont reportées de sept jours au dimanche 30 décembre, a annoncé jeudi 20 décembre le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa. « Nous annonçons donc que les scrutins directs présidentiel, législatif national et provincial auront lieu le 30 décembre 2018 », a déclaré M. Nangaa dans une déclaration à la presse à Kinshasa.

Ce report des élections avait été évoqué un peu plus tôt dans la journée par l’un des candidats à la présidentielle. « La Commission électorale nationale indépendante nous a dit qu’elle est dans l’incapacité technique d’organiser les élections le 23 décembre », avait déclaré à l’AFP le pasteur Théodore Ngoy. Celui-ci avait été reçu par le président de la CENI, avec d’autres candidats ou leurs représentants. M. Nangaa a aussi rencontré le premier ministre Bruno Tshibala. Raison invoquée : des retards dans le déploiement du matériel électoral, et l’incendie d’un entrepôt de la CENI il y a une semaine à Kinshasa, qui a porté « un grand coup » au processus électoral.

Les trois scrutins présidentiel, législatifs et provinciaux du 23 décembre doivent déboucher sur la première transmission pacifique du pouvoir en RDC, espèrent les Nations unies et certains diplomates. Ils doivent organiser le départ du pouvoir du président Joseph Kabila, 47 ans, qui a renoncé à briguer un troisième mandat, interdit par la Constitution.

Des élections deux fois reportées

Ces élections dans le plus grand et l’un des plus instables des pays d’Afrique subsaharienne ont été reportées une première fois à l’expiration du deuxième et dernier mandat du président Kabila fin 2016, officiellement faute de moyens financiers. Ce report avait suscité des protestations réprimées dans le sang en septembre et décembre 2016. Un accord in extremis sous l’égide des évêques le 31 décembre 2016 avait prolongé de facto d’un an le pouvoir du président Kabila, moyennant des élections en décembre 2017.

Elles ont une nouvelle fois été reportées, officiellement en raison du retard pris dans l’enregistrement des électeurs au Kasaï, région du centre de la RDC, victime d’un violent conflit entre septembre 2016 et mi-2017.

Pour l’organisation des élections, la CENI refuse l’aide logistique et financière que lui propose la communauté internationale, à commencer par les moyens aériens de l’imposante Mission des Nations unies au Congo (Monusco). « Plus de deux ans après l’expiration des délais constitutionnels, aucun report n’est justifiable », avait prévenu dans un communiqué la coalition Lamuka, constituée autour du candidat d’opposition Martin Fayulu.

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