Les Etats-Unis, de concert avec le Royaume-Uni, ont accusé publiquement la Chine de vastes campagnes de piratage. Jeudi 20 décembre, le ministère américain de la justice a annoncé l’inculpation de deux Chinois, soupçonnés d’appartenir à un groupe de pirates surnommé APT10 et de travailler pour le renseignement chinois.

Dans un communiqué, le ministère de la justice affirme que la Chine a mené, depuis 2006, de vastes campagnes de piratage visant des dizaines d’entreprises et des gouvernements dans une douzaine de pays. Objectif, selon les Etats-Unis : dérober des informations commerciales et technologiques confidentielles. Les cibles appartenaient à des secteurs très variés : industrie, tech, aviation, finance, pharmaceutique, exploration minière, etc.

Le ministère de la justice ne détaille pas la liste des victimes, mais précise toutefois qu’un centre et un laboratoire de la NASA ont été touchés. Les données personnelles de plus de 100 000 membres de la Marine américaine ont également été dérobées (noms, dates de naissance, adresses e-mail, salaires et numéros de sécurité sociale).

« Ces activités doivent cesser »

Le Royaume-Uni a également dénoncé, de son côté, les piratages chinois, rapporte le Guardian. « Cette campagne est l’une des intrusions les plus significatives jamais découvertes contre le Royaume-Uni et ses alliés », a estimé le ministre britannique des affaires étrangères, Jeremy Hunt. « Ces activités doivent cesser. »

« Nous voulons que la Chine cesse ses cyber-activités illégales et honore ses engagements envers la communauté internationale », a déclaré le numéro 2 du ministère américain de la justice, Rod Rosenstein. La Chine s’était en effet engagée, dans le cadre du G20, à ne pas participer à des campagnes de piratage visant à dérober des secrets commerciaux. « Mais les preuves montrent que la Chine ne compte pas tenir ses promesses. »

Aucun autre pays que la Chine ne représente « une menace aussi lourde et sur un temps aussi long », a assuré de son côté le directeur du FBI, Christopher Wray. « Nous apprécions la concurrence juste, mais nous ne tolérons pas le piratage, le vol et la triche. »

Ces derniers mois, le ministère américain de la justice a annoncé plusieurs poursuites contre des pirates et des espions chinois. Fin octobre, une dizaine de chinois avaient été inculpés par les Etats-Unis pour espionnage économique contre des sociétés aéronautiques, notamment française.