MyCanal, à la demande, documentaire

Pas de bouclier. Pas de casque. Juste des muscles savamment sculptés et des poings durs comme l’acier trempé. En une quinzaine d’années, les MMA – pour mixed martial arts ou « arts martiaux mixtes » –, synthèse entre le judo, le jiujitsu brésilien, la lutte, le karaté et la boxe thaïe, a conquis le monde. Dans cette discipline où le corps souffre intensément, (presque) tous les coups sont permis et une seule règle compte : être le meilleur combattant MMA du monde. Un titre qu’il faut aller arracher en cage, dans l’octogone, le ring grillagé où se dispute ce sport de combat moderne.

Cette pratique extrême est désormais internationalement reconnue grâce à son principal promoteur : l’UFC. L’Ultimate Fighting Championship est bien plus qu’un championnat, c’est aussi devenu une marque vénérée par ses fans. Aux Etats-Unis, chaque soirée de gala est un événement médiatique – encore plus lorsqu’elle se déroule à Las Vegas. Mais en France, les tournois de l’UFC (ou d’autres ligues) restent interdits : les autorités considèrent que ce genre de compétition de combat libre est trop violent, alors même que la pratique se développe de façon exponentielle dans les clubs.

Sentiment absolu de « liberté »

Certes, le sang peut couler et les os craquer sous les coups, mais, ­contrairement aux idées reçues, le MMA est un sport qui demande une immense intelligence et une rigueur à toute épreuve. « C’est un sport qui te pousse à être humble, estimait en 2012 dans Le Monde le professionnel canadien Georges St-Pierre. Tu ne peux pas tricher. Si tu t’es mal entraîné, ça se voit. Si tu as bu, ça se voit. Tu dois être honnête dans l’octogone. »

C’est cet aspect humain que s’attache à montrer le documentaire Combattants à travers le portrait de quatre compétiteurs français qui rêvent tous de l’UFC. Morgane Ribout (ancienne championne du monde de judo), Karl Amoussou (policier de la BAC), Taylor Lapilus et son frère Damien parlent du MMA avec amour et expliquent en quoi l’octogone leur procure un sentiment absolu de « liberté ». Ce film intime – un peu long et qui pêche parfois dans sa réalisation – les suit dans leur quotidien, chez eux, à l’entraînement et lors des compétitions à l’étranger. Ces personnages se livrent et prennent même le risque de montrer leurs larmes après une défaite. Karim Ben-Ismail, journaliste à L’Equipe et auteur du documentaire, a su faire émerger une belle parole.

Combattants : 8 idées reçues sur le MMA (bonus)
Durée : 02:00

Combattants, de Julien Seri et Karim Ben-Ismail (Fr., 2018, 90 min). www.mycanal.fr