De gauche à droite : Anice Badri, de l’Espérance sportive de Tunis ; Mahmoud Benhalib, du Raja Club Athletic de Casablanca ; Jean-Marc Makasu, de l’AS Vita Club de Kinshasa ; Denis Onyango, du Mamelodi Sundows FC de Pretoria ; Walid Soliman, du Al-Ahly SC du Caire. / AFP, REUTERS et DR.

Lors d’une année 2018 particulièrement riche pour le football africain, plusieurs joueurs évoluant sur le continent ont particulièrement brillé, avec leur club ou leur sélection.

  • Anice Badri (Espérance sportive de Tunis, Tunisie)

Il appartient à cette catégorie – rare – de joueurs nés en France, mais qui ont décidé de poursuivre leur carrière dans leur pays d’origine. Né à Lyon, le milieu de terrain de 28 ans a été formé à l’Olympique lyonnais, avant d’évoluer dans des clubs de sa région (Saint-Priest, Chasselay) et de partir à Lille, où il ne joue que pour l’équipe réserve. C’est dans le Nord qu’il s’est fait remarquer par le Royal Excel Mouscron (Belgique), avant d’être transféré à l’Espérance sportive de Tunis en juillet 2016, avec la perspective de disputer régulièrement la Ligue des champions. Cette année, Anice Badri a été un des principaux artisans des deux titres obtenus par le club (championnat de Tunisie et Ligue des champions, où il a inscrit 8 buts). Depuis mars 2016, il est régulièrement appelé en sélection nationale, avec qui il a disputé la dernière Coupe du monde.

  • Mahmoud Benhalib (Raja Club Athletic, Maroc)

Les douze buts qu’il a inscrits en Coupe de la confédération ont largement aidé le Raja de Casablanca à reconquérir un titre continental, après une longue attente de quinze ans, face aux Congolais (RDC) de l’AS Vita Club (3-0, 1-3). Ce pur Casablancais de 22 ans, formé au Raja, a paradoxalement plus brillé sur la scène internationale que domestique. Ses performances lui valent d’être observé par quelques riches clubs du golfe Persique, où il pourrait tripler ou quadrupler son salaire, mais pas encore en Europe. En revanche, Mahmoud Benhalib n’a encore jamais été convoqué par Hervé Renard en sélection nationale, même si le sélectionneur français des Lions de l’Atlas suit de près le championnat marocain. Ce fort caractère n’a pas hésité en début d’année à boycotter l’entraînement pendant plusieurs jours afin d’exiger ses arriérés de salaire, une attitude qui avait fortement déplu aux dirigeants rajaouis.

  • Jean-Marc Makasu (AS Vita Club, République démocratique du Congo)

Revenir au point de départ et tirer un trait – au moins temporairement – sur ses rêves européens n’est jamais une démarche facile pour un footballeur africain. Jean-Marc Makasu, 26 ans, avait quitté Kinshasa et le petit club de Bel’Or pour tenter sa chance au Standard de Liège, un des meilleurs clubs de Belgique. Ce sera le début d’une errance entre le plat pays, la Hongrie, l’Algérie, un bref retour en RDC (AS Vita Club, Motema Pembe) et un nouvel exil raté, à Wadi Degla, en Egypte. Revenu à l’AS Vita Club en janvier 2018, champion de RDC quelques mois plus tard, le Kinois empile les buts à un rythme d’enfer, même si son efficacité n’a pas suffi à son équipe pour remporter la Coupe de la confédération (12 buts). L’international congolais, qui n’a pas renoncé à réussir à l’étranger, pourrait donc de nouveau quitter sa ville natale en 2019.

  • Denis Onyango (Mamelodi Sundowns FC, Afrique du Sud)

Cela fait treize ans que le gardien Denis Onyango a quitté l’Ouganda et Kampala. Il n’avait que 20 ans, et son premier exil l’avait conduit au Saint-George SC d’Addis-Abeba, en Ethiopie. Il y deviendra international, mais s’y fera remarquer au Supersport, un club du puissant championnat d’Afrique du Sud, en 2006. Depuis, Denis Onyango a vieilli – il a 33 ans – mais il n’a plus jamais quitté la « nation arc-en-ciel ». Depuis 2011, il joue au Mamelodi Sundows FC, avec qui il a remporté la Ligue des champions en 2016. Cette année, celui qui est considéré comme un des meilleurs gardiens africains a gagné le championnat national sud-africain. Il a aussi largement contribué à la qualification de l’équipe nationale ougandaise pour la phase finale de la CAN : grâce à lui, l’Ouganda n’a pas encaissé le moindre but en qualifications. Malgré son statut, aucun club européen ne s’est jamais vraiment intéressé à lui. Et Mamelodi Sundows FC, en lui faisant signer un contrat jusqu’en 2021, lui a prouvé son attachement.

  • Walid Soliman (Al-Ahly SC, Egypte)

La fin de carrière est proche pour celui qui a fêté ses 34 ans le 1er décembre. Comme beaucoup de footballeurs égyptiens, le milieu de terrain offensif du Al-Ahly SC a préféré rester dans son pays, à l’exception d’une brève escapade rémunératrice en Arabie saoudite en 2009. Depuis 2011, l’élégant Soliman rafle les titres avec le mastodonte du Caire, dont le palmarès est un des plus fournis de la planète. Cette année, il s’est juste contenté du championnat d’Egypte, échouant en finale de la Ligue des champions face à l’Espérance de Tunis (3-1, 0-3), dont il a terminé troisième meilleur buteur (6 buts). En froid avec sa sélection, Walid Soliman, écarté au dernier moment de la liste des joueurs retenus pour la Coupe du monde, a pris sa retraite internationale, alors que son pays organisera peut-être la CAN à l’été 2019.