La première ministre conservatrice britannique, Theresa May, n’a toujours pas réussi à faire ratifier par son Parlement l’accord de retrait négocié avec Bruxelles et entériné fin novembre par les chefs d’Etat et de gouvernement européens. / Alastair Grant / AP

A moins de cent jours désormais de la date fixée pour la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE) – le 29 mars 2019 –, la plus grande confusion entoure toujours les conditions de ce retrait.

Par médias interposés, l’ancien premier ministre britannique Tony Blair et le leader travailliste Jeremy Corbyn se sont opposés quant aux solutions à apporter à la crise que traverse leur pays.

Le référendum, « seule issue au chaos », estime Blair

Selon Tony Blair, l’accord de retrait conclu il y a un mois entre Londres et Bruxelles – que le Parlement britannique n’a toujours pas ratifié – « ne satisfait personne ».

M. Blair a réaffirmé samedi 22 décembre dans une interview accordée au Tages-Anzeiger que l’organisation d’un second référendum sur le Brexit était la seule manière de sortir de l’impasse. « A mon avis, la seule issue à ce chaos, c’est un nouveau référendum », a-t-il dit au quotidien suisse.

« Les citoyens doivent prendre une décision claire : soit nous restons dans l’Union européenne, soit nous la quittons, et si nous la quittons, alors nous la quittons vraiment », poursuit l’ancien dirigeant travailliste, partisan d’un maintien dans l’UE.

Lire la tribune de Tony Bair (en édition abonnés) : « L’accord sur le Brexit ne tiendra pas »

Corbyn poursuivrait sur la voie du Brexit en cas d’élections

De son côté, le dirigeant du Parti travailliste, Jeremy Corbyn, a indiqué le même jour dans le Guardian que si des élections anticipées le portaient l’année prochaine au pouvoir, il poursuivrait sur la voie du Brexit et tenterait d’en renégocier les termes.

Ses propos sont un revers pour la frange des électeurs du Labour qui militent pour la tenue d’un nouveau référendum sur le maintien ou la sortie du Royaume-Uni dans l’UE. Une autre partie de l’électorat travailliste est pour sa part favorable au divorce et a voté en faveur du Brexit lors du référendum de juin 2016. Au Guardian qui lui demande ce qu’il ferait s’il remportait des élections anticipées, Corbyn répond : « Il faudrait revenir en arrière et voir quel serait le calendrier. »

Organiser ou non un nouveau référendum ? « Ce serait un sujet sur lequel le parti aurait à décider de la politique à suivre ; mais ma proposition, pour le moment, serait de poursuivre [sur la voie du Brexit] en essayant d’obtenir une union douanière avec l’UE dans laquelle nous serions capables d’être de bons partenaires commerciaux », répond-il.

Lire notre analyse (en édition abonnés) : Brexit : les états d’âme des travaillistes

Reprise des débats le 9 janvier

Le Brexit, fixé au 29 mars 2019 à minuit (heure de Paris), est à moins de cent jours désormais, et Theresa May n’a toujours pas réussi à faire ratifier par son Parlement l’accord de retrait négocié avec Bruxelles et entériné fin novembre par les chefs d’Etat et de gouvernement européens. Faute de majorité, elle a dû renoncer in extremis au vote qui était prévu le 11 décembre dernier à la Chambre des communes, où les débats reprendront le 9 janvier.

Les prochaines élections législatives ne sont pas attendues avant 2022, à moins qu’un scrutin anticipé ne soit ordonné.

Brexit : pourquoi l’accord est encore loin d’être appliqué
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