Un bébé est secouru par l’équipe du navire de Proactiva Open Arms, le 21 décembre 2018, au large des côtes libyennes. / Olmo Calvo / AP

« Les ports italiens sont fermés ! » : le ministre de l’intérieur d’extrême droite, Matteo Salvini, a refusé, samedi 22 décembre, d’accueillir le navire d’une ONG transportant plus de 310 migrants, dont des femmes, des enfants et des bébés.

Selon lui, l’association espagnole Proactiva Open Arms avait demandé l’autorisation de débarquer ces personnes secourues vendredi en Méditerranée, après une réponse négative de Malte. « Pour les trafiquants d’êtres humains et pour ceux qui les aident, la fête est terminée », a tweeté M. Salvini.

Un nouveau-né accueilli à Malte

Si Malte a refusé l’accès du navire, une femme et un bébé, né sur une plage libyenne trois jours plus tôt, ont été autorisés à gagner le territoire et y ont été acheminés dans un hélicoptère des gardes-côtes, selon l’ONG.

Les autorités maltaises ont confirmé cette information, précisant qu’il s’agissait d’une femme de 23 ans. « Nous restons avec 311 personnes à bord, sans port où accoster, et avec un besoin de provisions », a tweeté l’ONG de son côté.

Le navire avait repris fin novembre, avec deux autres bateaux d’ONG, ses missions de sauvetage en Méditerranée centrale, au large de la Libye. Cet itinéraire de l’immigration clandestine est le plus mortel, avec plus de 1 300 migrants morts en tentant de gagner l’Italie ou Malte depuis le début de l’année, selon l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM).

Une autre ONG, l’allemande Sea-Eye, a annoncé vendredi soir le départ, depuis Algésiras dans le sud de l’Espagne, d’un nouveau bateau vers le large des côtes libyennes, le Professor Albrecht-Penck. Une partie des dix-huit membres de son équipage sont d’anciens volontaires de l’Aquarius. Ce bateau avait déclenché l’été dernier une crise diplomatique entre les États européens et été mis définitivement à l’arrêt début décembre.

Depuis l’arrivée de Matteo Salvini, le ministère de l’intérieur fait état de 9 500 arrivées sur les côtes entre juin et novembre, dont les deux tiers par des routes secondaires via la Tunisie, la Turquie ou l’Algérie, contre 57 000 sur la même période l’an dernier.

Le dernier sauvetage de l’« Aquarius », raconté de l’intérieur
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