La Bourse de New York, qui vient d’enregistrer sa plus importante chute hebdomadaire depuis la crise financière, reculait encore à l’ouverture, lundi 24 décembre, alors que le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, tentait de rassurer les investisseurs.

Vers 15 h 30 (heure de Paris), au début d’une séance raccourcie à la veille de Noël, l’indice vedette Dow Jones Industrial Average cédait 0,84 % à 22 257,47 points. Le Nasdaq, la Bourse à forte coloration technologique, reculait de 0,54 % à 6 298,55 points. L’indice élargi S&P 500 perdait 0,75 % à 2 398,54 points.

Entre la menace de blocage des administrations à Washington, les tensions commerciales et la hausse des taux d’intérêt, la crainte d’un net ralentissement économique avait fortement ébranlé les courtiers de Wall Street la semaine dernière, le Dow Jones et le Nasdaq lâchant respectivement 6,87 % et 8,36 %. Le S&P 500 avait, de son côté, encaissé une perte hebdomadaire de 7,05 %, une chute inédite depuis 2011.

« Le chaos semble régner »

La situation ne s’arrangeait pas vraiment lundi. Après l’échec des tractations au Congrès sur le financement d’un mur à la frontière mexicaine voulu par Donald Trump, les administrations fédérales restaient partiellement fermées pour la troisième journée.

Selon des informations de presse, le président états-unien aurait par ailleurs discuté en privé de la possibilité de congédier le patron de la Banque centrale, agacé par la décision mercredi de l’institution d’augmenter les taux d’intérêt. Le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, a dans un tweet samedi démenti cette rumeur.

Il a aussi annoncé dimanche avoir eu des discussions individuelles avec les patrons des six principales banques américaines qui lui ont assuré avoir les liquidités suffisantes pour poursuivre normalement leurs opérations malgré la fermeture partielle des administrations et après une semaine mouvementée à Wall Street.

« Shutdown » coûteux

M. Mnuchin doit aussi tenir lundi une réunion téléphonique avec un groupe de travail sur les marchés financiers qu’il préside lui-même et qui comprend les responsables de la Banque centrale et de divers régulateurs des marchés financiers. Mais les efforts déployés par le secrétaire au Trésor pour rassurer les marchés ne cachent pas « le chaos qui semble régner dans l’administration et crée de l’incertitude », a relevé Peter Cardillo de Spartan Capital Securities. Entre la fermeture partielle des administrations et la guerre commerciale, « Trump est en train de perdre ses derniers alliés, les investisseurs de Wall Street », a-t-il déclaré.

D’autant que la prolongation du shutdown (fermeture) peut coûter cher aux Etats-Unis. Selon l’agence de notation Standard & Poor’s, le « shutdown » d’octobre 2013, qui avait duré seize jours, avait coûté 24 milliards de dollars à l’économie états-unienne.