Le pape François célèbre la traditionnelle messe de la nuit de Noël, au Vatican, le 24 décembre. / MAX ROSSI / REUTERS

Le pape François, chef des 1,3 milliard de catholiques dans le monde, a appelé lundi 24 décembre au soir les fidèles à laisser de côté leur « voracité » consumériste pour réfléchir au sens spirituel de leur vie et au partage avec les plus humbles, dans son homélie de la nuit de Noël.

Devant une dizaine de milliers de fidèles rassemblés comme chaque année dans la majestueuse basilique Saint-Pierre de Rome, le pape a constaté :

« L’homme est devenu avide et vorace. Avoir, amasser des choses semble pour beaucoup de personnes le sens de la vie. Une insatiable voracité traverse l’histoire humaine, jusqu’aux paradoxes d’aujourd’hui ; ainsi quelques-uns se livrent à des banquets tandis que beaucoup d’autres n’ont pas de pain pour vivre. »

Le pape argentin, infatigable défenseur des pauvres, a appelé les fidèles à « ne pas glisser dans les ravins de la mondanité et du consumérisme ». « Le petit corps de l’Enfant de Bethléem lance un nouveau modèle de vie : non pas dévorer ni accaparer, mais partager et donner », a plaidé le pape lors de la messe de la nuit de Noël, qui commémore dans la tradition chrétienne la naissance de Jésus de Nazareth à Bethléem.

« Est-ce que j’arrive à me passer de tant de garnitures superflues, pour mener une vie plus simple? Demandons-nous : à Noël, est-ce je partage mon pain avec celui qui n’en a pas ? », a lancé François, s’exprimant sous le baldaquin dessiné par le Bernin, où seul le souverain pontife est autorisé à célébrer la messe.

Le pape, qui vient de fêter ses 82 ans, adressera son sixième message de Noël « Urbi et orbi » (« à la ville et au monde ») mardi devant les fidèles massés sur la place Saint-Pierre.

Foule compacte à Bethléem

A Bethléem, une foule compacte a assisté à la messe de minuit célébrée dans l’église Sainte-Catherine, attenante à la Basilique de la Nativité, construite sur le lieu où selon la tradition chrétienne Jésus est né. Le président palestinien Mahmoud Abbas, son premier ministre et un représentant du roi de Jordanie étaient présents.

Dans son homélie, l’archevêque Pierbattista Pizzaballa, administrateur apostolique du patriarche latin de Jérusalem, a rendu hommage à la ville palestinienne, précisant que la naissance du Christ à Bethléem était « un choix divin ». « Bethléem, Nazareth, Cana, Capharnaüm, Jérusalem : ce sont des noms chers à nos coeurs puisque ces villes ont été aimées par Jésus », a-t-il dit. Evoquant une « responsabilité » vis-à-vis de « la ville et la terre que nous habitons », il a ajouté : « il ne s’agit pas de la posséder ou de l’occuper mais de la transformer » pour que puissent y fleurir « l’expérience de communion et de paix ».

Ailleurs, la ville de Barcelone, déjà victime d’un attentat en 2017, était en état d’alerte après un avertissement des autorités américaines au sujet d’un risque d’attaque terroriste pour les fêtes de fin d’année. La reine Elizabeth II profitera de son côté mardi de son traditionnel discours de Noël pour appeler les Britanniques, très divisés sur le Brexit, à faire preuve de « respect » les uns envers les autres, selon des extraits publiés à l’avance. Aux Etats-Unis, le périmètre où déambulent habituellement les passants autour de l’« arbre de Noël national » près de la Maison Blanche était fermé, en raison de la troisième journée de « shutdown », après l’échec des tractations au Congrès sur le financement d’un mur à la frontière mexicaine voulu par Donald Trump.