De la fumée s’élève aux abords de Damas, après l’activation du système de défense anti-aérien, le 25 décmbre. / OMAR SANADIKI / REUTERS

La Syrie et Israël ont chacun affirmé avoir déclenché mardi 25 décembre au soir leur système de défense anti-aérien, les deux pays s’accusant mutuellement d’avoir entamé les hostilités. La défense anti-aérienne de l’armée syrienne est entrée en action mardi contre des « missiles » tirés par des avions israéliens sur des cibles près de Damas, selon l’agence officielle Sana. Citant une source militaire, l’agence précise que « la défense anti-aérienne a répondu à des missiles tirés par l’aviation militaire israélienne et a pu intercepter la plupart avant qu’ils ne touchent leurs cibles ». La même source indique que trois soldats ont été blessés, tandis qu’un « dépôt de munitions » a subi des « dommages ».

La télévision d’Etat syrienne a rapporté une information similaire. Par le passé, Israël a mené plusieurs bombardements en Syrie. Le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, a confirmé qu’il s’agissait d’un « raid israélien ». Il a assuré que les trois cibles visées étaient des « entrepôts d’armes (...) appartenant au Hezbollah ou aux forces iraniennes ». Les cibles se trouvent dans les secteurs de Dimas, Kesswa, ou encore Jamraya, des régions à l’ouest ou au sud-ouest de Damas où des raids israéliens ont été rapportés par le passé.

Israël, grand perdant du retrait américain en Syrie

De son côté, l’armée israélienne indique dans un communiqué qu’un « système de défense aérien a été déclenché contre un missile anti-aérien lancé depuis la Syrie. » Et assure qu’« aucun dommage ou victime n’a été rapporté ». L’armée a en revanche refusé tout commentaire concernant les frappes près de Damas. L’Etat hébreu a pour habitude ne pas confirmer ni démentir d’éventuelles opérations dans les pays voisins.

Israël a pourtant effectué de nombreuses frappes en Syrie depuis le déclenchement de la guerre en 2011, visant les forces du président Bachar al-Assad mais aussi ses alliés, notamment les forces iraniennes ou des positions du mouvement libanais du Hezbollah, grands ennemis de l’Etat hébreu. Fin novembre, le régime syrien avait ainsi accusé Israël d’avoir bombardé des cibles dans la région de Kesswa. Sana a assuré que « l’agression » de mardi a été menée depuis l’espace aérien du Liban, petit pays voisin de la Syrie et d’Israël. Si la responsabilité d’Israël était avérée, il s’agirait des premières frappes menées depuis que le président américain Donald Trump a annoncé la semaine dernière le retrait des troupes américaines de Syrie.

Israël est considéré par les experts comme l’un des grands perdants du désengagement américain, qui laisse encore plus le champs libre à l’Iran et ses partenaires pour développer leurs capacités militaires en Syrie. L’Etat hébreu, qui avait jusque-là applaudi la politique de l’administration Trump au Moyen-Orient, martèle régulièrement qu’il ne laissera pas la Syrie voisine devenir la tête de pont de Téhéran. En septembre, un avion militaire de la Russie, alliée de Damas, avait été abattu accidentellement par la défense anti-aérienne syrienne, entrée en action pour bloquer des tirs israéliens.