La croissance démographique s’est notamment renforcée dans les grands pôles urbains entre 2011 et 2016. / REMY GABALDA / AFP

La croissance de la population française entre 2011 et 2016 a surtout été portée par les grandes aires urbaines du pays, notamment Lyon, Nantes, Toulouse et Bordeaux et, dans une moindre mesure, l’agglomération parisienne, qui perd des habitants « intra-muros », selon une étude publiée jeudi 27 décembre par l’Insee.

« Porté par le regain démographique des grands pôles urbains et le dynamisme des couronnes, l’essentiel de la croissance démographique est dû aux grandes aires urbaines », résume l’Insee, qui publie les chiffres officiels de population des communes, départements et régions, calculés à partir du recensement de 2016, et les compare aux chiffres des recensements de 2006 et 2011.

66,36 millions d’habitants

Selon le dernier recensement, la France (hors Mayotte) comptait 66,36 millions d’habitants au 1er janvier 2016, « soit une croissance de 0,4 % par an depuis 2011 ». Mais cette croissance a atteint 1,1 % par an dans la zone urbaine de Lyon, 1,5 % à Toulouse et à Nantes, 1,6 % à Bordeaux et à Montpellier, 1,4 % à Rennes. C’est plus précisément dans les « couronnes » de ces grands pôles urbains que la croissance démographique a été la plus marquée en France (avec une augmentation de 0,8 % par an entre 2011 et 2016), même si cette croissance était encore plus soutenue sur la période précédente, entre 2006 et 2011 (+1,2 %).

Dans l’agglomération parisienne, la croissance démographique n’a atteint que 0,4 %, semblable à la moyenne nationale. L’Ile-de-France est plombée par le cas particulier de la capitale, dont la population a baissé de 0,5 % par an sur la période étudiée – ce qui représente une perte de près de 12 000 habitants chaque année –, dans une tendance inverse aux cinq années précédentes.

Vingt-quatre départements en baisse

Si « vingt-quatre départements, dont Paris, accusent une baisse », à l’inverse « les fortes hausses de population bénéficient surtout aux départements des métropoles régionales de la façade atlantique, d’Occitanie et d’Auvergne-Rhône-Alpes », observe l’Insee. Cette croissance renforcée des pôles urbains se fait au détriment des petites et moyennes aires urbaines, ainsi que des campagnes isolées, qui passent à côté de l’augmentation régulière de la population. « Dans les campagnes bourguignonne et lorraine, la perte de population dépasse 0,7 % annuellement sur la période récente », note notamment l’Insee.

Ce recul est aussi constaté dans les couronnes des moyennes et petites aires urbaines, ainsi que dans les « communes multipolarisées », dont 40 % des habitants actifs travaillent dans plusieurs grandes aires urbaines : figurant parmi les espaces les plus dynamiques entre 2006 et 2011 (avec une croissance démographique allant jusqu’à 1 % chaque année), ces zones plafonnent au mieux à 0,2 % de croissance démographique entre 2011 et 2016.

L’Insee définit les « aires urbaines » comme les zones d’influences des villes sur l’ensemble du territoire, « en s’appuyant sur les trajets domicile-travail de la population des communes avoisinantes » et non pas seulement sur « leurs limites physiques définies par la continuité du bâti ». Avec cette approche, l’agglomération parisienne comptait 12,57 millions d’habitants au début de 2016, celle de Lyon 2,3 millions et celle de Marseille – Aix-en-Provence 1,76 million.

Ces données pourraient être affinées avec la publication du bilan démographique annuel, basé sur des estimations et rendu public au début du mois de janvier. Il est réalisé en complément des recensements, pratiqués tous les cinq ans – les prochains résultats seront publiés en 2021.