Des forces de sécurité locales à dominante kurde, Manbij, Syrie, le 28 mars 2018. / HUSSEIN MALLA / AP

Le retrait planifié des forces américaines du nord-est de la Syrie commence à produire ses premiers effets dans la ville de Manbij, proche la frontière avec la Turquie. Vendredi 28 décembre, les Unités de protection du peuple, la force kurde partenaire de la Coalition internationale contre l’Etat islamique emmenée par Washington, ont appelé les forces du régime syrien à « se déployer dans les régions d’où nos troupes se sont retirées, particulièrement à Manbij et à protéger ces régions contre l’invasion turque ». 

Les zones du nord-est de la Syrie que les unités à dominante kurde regroupées au sein des Forces démocratiques syriennes (FDS) contrôlent sont en effet menacées par une offensive d’Ankara qui pourrait survenir une fois le retrait états-unien effectif. Chasser ces forces de Manbij est par ailleurs une priorité formulée de longue date par le président turc, Recep Tayyip Erdogan.

En cours de négociation

Peu après l’appel des forces kurdes, le porte-parole de l’armée syrienne a annoncé à la télévision que le drapeau syrien avait été hissé à Manbij, laissant entendre que les forces du régime de Damas étaient entrées dans la ville. Il n’en est cependant rien sur le terrain. Sur Twitter, Yusha Youssef, qui dirige le média en ligne très proche du régime Muraselon, affirme que les forces gouvernementales ne sont pas entrées dans la ville où des militaires américains sont toujours présents.

Un début d’accord serait toutefois en cours de négociation afin d’organiser le retour progressif du gouvernement syrien dans des zones contrôlées par les forces à dominante kurde. D’après des témoignages relevés par Le Monde, une délégation du régime serait entrée dans la ville de Manbij pour parlementer avec les autorités locales. A l’ouest de Manbij, les forces du régime se sont par ailleurs renforcées au cours des derniers jours dans des localités rurales dont elles partagent le contrôle avec les Forces démocratiques syriennes (FDS) depuis deux ans.

De son côté, le président turc, Erdogan, a qualifié les déclarations du régime syrien d’« opération psychologique ». Dans un communiqué, le ministère de la défense turc a par ailleurs affirmé que les forces à dominante kurdes qui contrôlent toujours Manbij n’avaient « pas le droit ou le pouvoir de parler au nom de la population locale ou d’inviter une quelconque partie ».

Qui sont les Kurdes ? Explication, en cartes et en images
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