Joachim Son-Forget en juin 2017, avant son élection comme député La République en marche des Français établis hors de France. / FABRICE COFFRINI / AFP

Le député Joachim Son-Forget, convoqué dans deux semaines par le bureau du groupe La République en marche (LRM) après des propos sexistes contre la sénatrice EELV Esther Benbassa, a annoncé au magazine Valeurs actuelles puis à l’Agence France-Presse, samedi 29 décembre, qu’il avait quitté le parti présidentiel et son groupe parlementaire.

Le représentant à l’Assemblée nationale des Français de Suisse et du Liechtenstein a dit à l’hebdomadaire continuer de soutenir le président Emmanuel Macron, mais ne pas exclure de « constituer une liste aux élections européennes et de créer un parti, quitte à continuer à utiliser la satire et des méthodes de communication innovantes ».

« Après échanges téléphoniques non frutueux, j’ai pris ma décision après l’avoir annoncée au président. Pas de drame mais de la constance », a notamment écrit le député de 35 ans dans un de ses nombreux messages publiés samedi sur Twitter. « J’ai fait la guerre pour habiter rue de la paix », a-t-il encore publié, citant ainsi le rappeur Booba, accompagné du mot clé « démissionLREM ».

« Dédicace spéciale à tous les trolls »

Le cas de M. Son-Forget devait être examiné le 14 janvier par le bureau du groupe LREM à l’Assemblée nationale en vue d’éventuelles sanctions. Son départ - dont le président du groupe Gilles Le Gendre, interrogé par l’AFP, n’a pas encore reçu la notification - ramène à 305 le nombre de députés membres du groupe.

Déjà dans le collimateur d’une lettre d’avertissement de son parti pour des propos sexistes contre la sénatrice EELV Esther Benbassa, le député a signé depuis jeudi soir de nombreux tweets assez éloignés de la réserve attendue d’un député.

Un peu avant minuit jeudi, il avait commencé par un selfie posté par le député avec une peluche de blaireau, où il s’en prenait à ceux, dont ses collègues LRM, qui avaient critiqué ses propos envers Mme Benbassa. « Dédicace spéciale à tous les trolls, collègues hypocrites déversant leur fiel, poltrons cachés dans leur anonymat, et toute ma compassion envers les binaires et les coincés au level 1, le boss de fin étant trop subtil et trop intelligent pour eux », avait-il légendé.

Plus tard, le député a posté une vidéo de lui tirant avec un fusil de sniper - un de ses hobbies - ou des photomontages le montrant en personnage de dessin animé ou en joueur de foot avec le maillot de la Suisse devant le drapeau du Kosovo - dont il a reçu il y a quelques mois un certificat de nationalité.