Le panneau d’affichage d’Anfield Road est formel. / PHIL NOBLE / REUTERS

Les rencontres entre Liverpool et Arsenal sont souvent folles, mais la Premier League, même pendant les fêtes, peut aussi se montrer raisonnable : mené de trois buts à la mi-temps à Anfield Road, Arsenal n’a pas réalisé le come-back de l’année et s’est incliné 5-1 samedi 29 décembre, au bout d’une journée de football que l’on pourrait garder longtemps en mémoire sur les bords de la Mersey.

Car c’est un pas important vers le titre en Premier League qu’a fait Liverpool ce samedi, entre cette nette victoire sur les Gunners et la défaite stupéfiante de Tottenham contre Wolverhampton, un peu plus tôt (1-3). Manchester City redeviendra son dauphin en cas de victoire, dimanche, à Southampton, mais jouerait sa survie dans la réception de… Liverpool, jeudi 3 janvier, dans ce qui ressemble déjà à une finale pour le titre, dès la 21ème journée.

En entrant sur la pelouse d’Anfield accompagnés par les chœurs de You’ll Never Walk Alone, les Reds savaient qu’une avance de neuf points s’offrait à eux en cas de victoire. Rapides dans l’exécution, lucides sur les choix à faire, puissants dans les duels : les Reds n’ont pas flanché, malgré l’ouverture précoce du jeune Maitland-Niles (11e) aligné à la place d’Alexandre Lacazette, remplaçant.

Firmino joue au billard, les défenseurs d’Arsenal aux quilles

Cela faisait un an que Liverpool n’avait pas été mené au score en Premier League, mais cela n’a duré que trois minutes. Le temps que Roberto Firmino, déjà à l’origine de l’action, ne profite d’un drôle de jeu de billard dans la malheureuse défense londonienne. Deux minutes plus tard, le Brésilien ne devait rien à personne et c’est plutôt aux quilles que jouaient les Gunners : Firmino slalomait sans réelle opposition et ajustait Bernd Leno, dont le cauchemar ne faisait que commencer.

Les deux autres membres du trio d’attaque de Liverpool se mettaient au niveau après la demi-heure de jeu : Salah pour Sadio Mané pour le 3-1, puis Salah tout seul, provoquant et transformant un penalty pour le 4-1. Au retour des vestiaires, l’entrée en jeu de Laurent Koscielny, prenant le brassard de capitaine, ne suffisait pas à stabiliser la défense d’Arsenal, prise en défaut à plusieurs reprises. Le cinquième but de Liverpool venait sur penalty (65e), laissé par Mo Salah à Firmino pour parachever son triplé. La fin du match était une aimable partie de campagne sous le regard ravi des spectateurs d’Anfield.

Quant aux supporteurs d’Arsenal, peut-être se disent-ils désormais qu’Arsène Wenger n’était pas la cause de tous leurs maux. Dans les dernières années du long règne de l’Alsacien, les Gunners étaient souvent ramenés à leur rang de puissance de second rang par des défaites cinglantes chez les cadors de Premier League. Voilà la première pour Unaï Emery, qui clôt une quinzaine fatale aux ambitions d’Arsenal : trois défaites en cinq matchs.

Les problèmes d’Emery étaient ceux de Wenger

Les problèmes sont les mêmes que sous Arsène Wenger : une défense passoire, indigne d’un prétendant au podium, avec 30 buts encaissés en 20 matchs. Le mal d’Emery est là et il le sait, même si les blessures dans ce secteur – l’absence de Laurent Koscielny, qui revient seulement à la compétition – sont une béquille sur laquelle il peut encore se reposer.

Il bénéficie, pour l’heure, d’une certaine tranquillité d’esprit, grâce à la culture du club et à une série de 21 matches sans défaite à l’automne. Mais une victoire contre Fulham, le 1er janvier, serait la bienvenue, alors qu’Arsenal peut se retrouver à l’issue du week-end à cinq points d’une place qualificative en Ligue des champions.