Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appelé, vendredi 28 décembre, les parties prenantes en République démocratique du Congo (RDC) à faire en sorte que les électeurs puissent se rendre aux urnes en toute sécurité lors des scrutins prévus dimanche.

M. Guterres « appelle les autorités de la RDC, les dirigeants politiques de tous bords, la Commission électorale nationale indépendante [CENI] et la société civile à continuer de travailler ensemble pour assurer un environnement libre de violences afin que tous les électeurs éligibles puissent voter pacifiquement le jour du scrutin », rapporte un communiqué de son porte-parole.

Les Congolais doivent désigner le successeur du président Joseph Kabila à la tête du plus grand pays d’Afrique subsaharienne, qui stocke d’immenses richesses minérales, mais dont la pauvreté des habitants entretient l’instabilité chronique et qui n’a jamais connu de transmission pacifique du pouvoir.

Les élections ont déjà été reportées trois fois depuis la date marquant, en principe, la fin du dernier mandat constitutionnel de M. Kabila en 2016. Le dernier report a été annoncé in extremis le 20 décembre, trois jours avant le vote prévu le 23 du même mois.

« Ce dimanche, il y aura des élections »

Cette fois, il y aura bien des élections dimanche en RDC, a assuré le président de la CENI, Corneille Nangaa, vendredi soir à l’issue d’une rencontre avec les trois principaux candidats et des observateurs africains. « Le 30, ce dimanche, nous allons tous voter. Ce dimanche il y aura élections, nous allons voter pour notre prochain président de la République, nous allons voter pour nos députés nationaux, et nous allons voter pour nos députés provinciaux », a-t-il déclaré à la presse.

Cette rencontre portait sur « un texte qui engage les candidats pour la paix » avant, pendant et après le scrutin, d’après les participants, qui ont prévu de se retrouver samedi pour poursuivre les discussions. Parmi les points abordés, celui du report des scrutins dans trois zones de conflit qui ne pourront pas voter dimanche (Butembo, Beni et Yumbi).

Vendredi, la police a dispersé à Beni, Butembo et Goma des manifestants qui protestaient contre le report des élections à Beni-Butembo, officiellement en raison du virus Ebola et des tueries de civils. Ce report – qui exclut 1,2 million d’électeurs sur les 40 millions enregistrés par la CENI –, vise des bastions hostiles au président Joseph Kabila, accuse l’opposition. Au moins un manifestant a été tué et quatre blessés par balles à Beni, selon le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha).