Des membres des forces alliées à la coalition arabe emmenée par l’Arabie saoudite à Mocha sur la mer Rouge, Yémen, le 12 février 2018. / Nariman El-Mofty / AP

Dans le conflit yéménite, la ville de Hodeida est un nœud stratégique. Tenu par les rebelles houthistes appuyés par l’Iran, ce port de la mer Rouge est assiégé par les forces gouvernementales et les alliés locaux de la coalition arabe menée par l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis. Pour ces derniers qui encadrent les opérations au sol, le contrôle de Hodeida constitue un enjeu majeur.

En y plaçant leurs supplétifs yéménites, les Emiratis prendraient le contrôle de la côte occidentale du pays, s’érigeant ainsi en gardiens de l’intense trafic commercial et pétrolier qui passe par ces eaux ouvrant sur le canal de Suez. Le début, samedi 29 décembre, du retrait des houthistes de la cité portuaire qui s’est fait en application d’un accord conclu mi-décembre avec le gouvernement est un pas supplémentaire dans cette direction.

Accord sous l’égide de l’ONU

Annoncé par un responsable rebelle à l’agence de presse Saba, le retrait des houthistes a été confirmé à l’Agence France-Presse (AFP) par un responsable de l’Organisation des nations unies (ONU) qui a précisé que les rebelles avaient amorcé leur redéploiement vers minuit, heure locale.

Le départ des troupes houthistes intervient une dizaine de jours après l’entrée en vigueur le 18 décembre d’une trêve entre les belligérants qui s’affrontent autour de Hodeida, principale voie d’entrée de l’aide humanitaire et des importations dont dépend la survie de la population du pays, déjà lourdement affectée par ce que les Nations unies décrivent comme la plus grave crise humanitaire de la planète. La trêve et le retrait des houthistes de Hodeida sont prévus par un accord conclu à la mi-décembre à Stockholm sous l’égide de l’ONU.

Guerre au Yémen : pourquoi le pays est en train de disparaître
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