Audrey Hepburn pose pour une photo publicitaire pour le film « Diamants sur canapé », à New York, en 1961. / DONALDSON COLLECTION / MICHAEL

Arte, dimanche 30 décembre à 17 h 10, documentaire

Quelle meilleure compagnie pour clore 2018 que celle, intelligente et fine, d’Audrey Hepburn ? Merci donc à Arte d’avoir programmé ce documentaire signé Emmanuelle Franc. Sobre, clair, très bien documenté et laissant voir (ou revoir) de larges extraits de ses principaux films, Audrey Hepburn, le choix de l’élégance permet, à celles et à ceux qui ne connaissent pas ou mal la vie de l’actrice, de l’appréhender. Les inconditionnels pourront s’y replonger avec délice tant cette femme incarne l’élégance.

Née en 1929, en Belgique, Audrey est une petite fille pleine d’entrain. Son père déserte le foyer – il deviendra sympathisant nazi ; Audrey ne le reverra que trente ans plus tard – elle a 6 ans et part en pensionnat, sa mère souhaitant qu’elle maîtrise les codes de la bonne société. C’est probablement cette éducation, que l’on imagine stricte, conjuguée à la danse classique qu’elle pratique, qui lui donnera cette tenue impeccable.

C’est William Wyler qui lui offre son premier grand rôle au cinéma dans « Vacances romaines »

Lorsque la guerre éclate, sa mère la fait rapatrier aux Pays-Bas, dont elle est originaire. L’adolescente dissimule alors des messages pour la Résistance dans ses chaussures trop grandes d’une taille. Raflée, Audrey réussit à s’échapper : plus tard, elle niera tout héroïsme. Elle a bien failli mourir de malnutrition. Raison sans doute pour laquelle Audrey Hepburn s’engagera, en 1988, auprès de l’Unicef, dont elle devient l’une des plus ferventes ambassadrices – le seul rôle, disait-elle, pour lequel elle avait postulé toute sa vie.

Elle est remarquée par Colette qui lui fait faire ses premiers pas à Broadway, puis c’est William Wyler qui lui offre son premier grand rôle au cinéma dans Vacances romaines. Sa prestation au côté de Gregory Peck lui vaut d’emblée l’Oscar de la meilleure actrice (1954). Sa carrière est lancée, et le monde découvre cette Funny Face, pour reprendre le titre de la comédie musicale dans laquelle elle jouera en compagnie de Fred Astaire.

Une silhouette différente

Audrey Hepburn a une silhouette différente, loin des canons de beauté de l’époque. Pourtant, l’actrice imprime un style : celui de l’élégance sobre. Elle est aidée en cela par son ami Hubert de Givenchy, qui réalise presque tous ses costumes de films, dont la fameuse robe qu’elle porte dans Diamants sur canapé (1961), de Blake Edwards. Bien que beaucoup lui déconseillent d’incarner une call-girl, Audrey Hepburn accepte de jouer dans cette adaptation du livre de Truman Capote, lequel aurait préféré Marilyn Monroe. C’est pourtant bien ce rôle qui l’impose définitivement comme une grande actrice, comme en témoignent encore ses prestations dans La Rumeur, Charade ou encore My Fair Lady.

Sur sa vie privée, le documentaire s’attarde peu, peut-être parce qu’Audrey Hepburn était d’une remarquable discrétion. Morte en 1993, en Suisse où elle avait élu domicile, Audrey Hepburn restera l’une des femmes les plus élégantes du XXe siècle. Ne reste plus à espérer que la société de production Wildside (The Young Pope, L’Amie prodigieuse), qui vient d’annoncer qu’elle travaillait à une adaptation télévisée de sa vie, saura lui rendre hommage pour que l’année 2019 soit définitivement belle.

Audrey Hepburn, le choix de l’élégance, d’Emmanuelle Franc (Fr, 2017, 54 min). www.arte.tv