« À ce jour, nous ne pouvons que constater la faillite de l’État dans l’exercice de sa responsabilité de protection, de mise à l’abri et d’accueil inconditionnel », écrivent quatorze associations dans une lettre ouverte adressée au président de la république. Des membres d’une ONG donnent à manger à des migrants kurdes à Grande-Synthe, le 11 avril 2017. / PHILIPPE HUGUEN / AFP

La charge à l’encontre d’Emmanuel Macron et de l’Etat français est lourde. Celle-ci est à la hauteur de la colère exprimée par les associations qui travaillent auprès des migrants. Médecins du monde, le Secours catholique et douze autres associations accusent l’Etat français de « mise en danger délibérée » des migrants, dans une tribune publiée le 30 décembre par le Journal du dimanche.

« À ce jour, nous ne pouvons que constater la faillite de l’État dans l’exercice de sa responsabilité de protection, de mise à l’abri et d’accueil inconditionnel », écrivent les associations dans une lettre ouverte adressée au président de la république.

Que cela soit « à Paris, en Ile-de-France, mais aussi à Grande-Synthe, sur le littoral nord, ailleurs », le sort des migrants « confine à une mise en danger délibérée » critiquent les associations, qui exigent des réponses « à la hauteur de la situation d’urgence ».

« Toujours plus de difficultés à se nourrir et à se soigner »

Au début de son mandat, le 27 juillet 2017, le chef de l’Etat avait promis de ne plus avoir « d’ici la fin de l’année des hommes et des femmes dans les rues, dans les bois ». « Un an après, des milliers de personnes, femmes, hommes, enfants, familles, se partagent les interstices des villes, s’abritent sous des échangeurs, sont échoués sur les trottoirs de Paris et de son immédiate périphérie », souligne le texte avant de pointer « la réalité des personnes vivant à la rue parmi les rats nous démontre à quel point cette politique est un échec ».

Dix-huit mois après l’engagement d’Emmanuel Macron de n’avoir plus personne à la rue fin 2017, les quatorze associations appellent à un « changement de cap » :

Monsieur le président, votre engagement (...) a été vite oublié par votre gouvernement, votre majorité, vos services. Plus grave, par vous-même.

Les représentants de Médecins du Monde France, du Secours catholique-Caritas France, d’Emmaüs France, de la Ligue des droits de l’Homme, et de divers collectifs et associations venant en aide aux migrants déplorent également que les personnes à la rue « ont toujours plus de difficultés à se nourrir, à se soigner, à trouver une information fiable pour faire valoir leurs droits élémentaires ».