Oui, Paul Pogba va beaucoup mieux.

PHIL NOBLE / REUTERS

Oui, Liverpool est bien parti pour devenir champion d’Angleterre pour la première fois depuis 1990.

CARL RECINE / Action Images via Reuters

Oui, le choc du Top 14 entre Toulouse et Toulon a encore accouché d’une souris, dimanche au Stadium.

PASCAL PAVANI / AFP

Mais il s’est passé autre chose ce week-end en sport. Et vous êtes peut-être passés à côté.

Les trois leçons du week-end

  • Les Européens, chez eux tu battras

Un aller-retour au Japon pour le réveillon, une photo avec un bonnet de père Noël pour les fans sur Instagram, et Ryoyu Kobayashi était fin prêt pour avaler la concurrence sur la mythique Tournée des quatre tremplins. Bon début dimanche à Oberstdorf : le sauteur à ski japonais, visage d’ado à 22 ans, s’est posé tout au fond du tremplin allemand sur son premier saut de la première manche de la tournée.

Suffisant, malgré un deuxième saut raté, pour l’emporter avec une très maigre avance sur l’Allemand Markus Eisenbichler et l’Autrichien Stefan Kraft, deux locaux puisque la compétition se déroule à cheval sur les deux pays, jusqu’à dimanche. Kobayashi tente de succéder à son compatriote Kazuyoshi Funaki, seul vainqueur extraeuropéen de la Tournée des quatre tremplins en 1998. La quasi-totalité des 66 Tournées ont été remportées par les sauteurs des quatre pays dominant la discipline : Allemagne, Autriche, Norvège et Finlande.

Evidemment, il risque de peser un peu plus lourd au prochain saut. / MICHAEL DALDER / REUTERS

  • En Chine, te faire choper pour dopage tu éviteras

Ne riez pas : la Chine va adopter une tolérance zéro vis-à-vis du dopage. Le régime va adopter une loi permettant de faire tomber certains cas de dopage sous le coup du code pénal, a rapporté vendredi l’agence officielle Xinhua, sans plus de détail. Ces mesures entreront en vigueur au début de l’année prochaine, pour « montrer au monde que nous sommes réellement sérieux quant à l’antidopage », selon le directeur de l’administration sportive chinoise.

Confirmant par cette simple phrase qu’il s’agit essentiellement d’une mesure d’affichage, alors que s’approchent les Jeux olympiques d’hiver de Pékin 2022. La pénalisation du dopage pour les sportifs – et non pour les receleurs de produits – est relativement peu répandue, les sciences sociales ayant largement montré que les sportifs dopés sont le plus souvent victimes d’un système. Comble de l’ironie, c’est particulièrement le cas en Chine où le dopage organisé par l’Etat à la fin du XXe siècle est attesté par plusieurs témoignages.

  • Premier sans jouer, tu finiras

Lionel Messi s’en fiche peut-être, mais pas Cristiano Ronaldo : l’Argentin finit devant le Portugais au nombre de buts marqués sur l’année civile, malgré un dernier effort de Ronaldo samedi (doublé avec la Juventus). Messi, déjà en vacances, a marqué 51 buts en 54 matchs, soit deux de plus que son rival. Robert Lewandowski (46) complète le podium. Des chiffres en légère baisse après une folle année 2017, où cinq joueurs (les trois cités, plus Harry Kane et Edinson Cavani) avaient marqué 53 buts ou plus.

L’équipe du week-end : Wolverhampton

Drôle de club que celui de Wolverhampton, promu cette saison en Premier League. L’équipe des Midlands est propriété du plus grand conglomérat chinois, Fosun, qui a glissé un club de foot dans son portefeuille qui contient aussi le Club Med, la première banque portugaise ou un groupe minier. Fosun est aussi actionnaire de Gestifute, la société du plus puissant des agents du monde du football, Jorge Mendes.

En bonne logique, le Portugais est donc le directeur sportif officieux de cette équipe, où cohabitent sept Lusitaniens, membres de l’écurie Mendes, sous les ordres de l’entraîneur Nuno Espirito Santo, lui aussi portugais et placé par l’ancien patron de boîte de nuit. Ainsi, Mendes offre à ses ouailles une visibilité en Premier League ; et permet au club de son actionnaire de recruter des joueurs qui, sans cela, n’auraient peut-être pas eu l’idée de passer l’hiver des Midlands.

La plus belle barbe de Premier League nous vient de Sao Tomé-et-Principe. / Kirsty Wigglesworth / AP

Etonnamment, ça ne marche pas si mal : après avoir pris des points contre Manchester City, United, Arsenal et Chelsea, les Wolves se sont imposés 3-1 samedi à Tottenham. Ils étaient menés 1-0 jusqu’à la 72e minute et ont renversé la rencontre, pour le plus grand plaisir de Liverpool, plus que jamais en tête de la Premier League. Saine réaction d’Espirito Santo : « J’avais dit que le nul serait un bon résultat, mais je ne peux pas contrôler les émotions des gars s’ils voient de l’espace devant eux. » Wolverhampton est septième de Premier League, juste derrière le Big 6.

Le chiffre du week-end : 15

A l’ESF, Mikaela Shiffrin aurait sans doute le Chamois d’or, voire mieux. / Giovanni Auletta / AP

« Je ne cours pas après les records », dit Mikaela Shiffrin. Tant pis pour elle, en voilà encore deux : en remportant le slalom de Semmering samedi, l’Américaine a décroché son 15bouquet sur l’année civile, un record depuis la création de la Coupe du monde de ski, il y a cinquante-deux ans. C’est un de mieux que Marcel Hirscher, vainqueur de quatorze courses cette année aussi.

Autre record : celui du nombre de victoires en slalom, que Shiffrin dérobe à son idole Marlies Schild avec 36 succès. L’Américaine n’est pas pour autant devenue championne olympique de cette discipline qu’elle écrase, remportant « seulement » le géant à Pyeongchang.

« Il s’est passé beaucoup de choses cette année, a dit Shiffrin après sa victoire, obtenue devant la Tchèque Petra Vlhova qui l’avait battue la veille sur le slalom géant. Mon progrès le plus important cette année, c’est d’être capable d’entendre les gens me parler de records, de répondre aux questions dessus, mais de ne pas laisser cela m’affecter. »

Prochain record en vue : les 2 414 points marqués par Tina Maze sur la saison 2012-2013.

Les wikis du week-end

Niveau : moyen

Ancien international italien, mon but sur penalty n’a pas suffi à empêcher la victoire de la Juventus Turin contre la Sampdoria de Gênes (2-1) ; mais c’est tout de même mon neuvième match d’affilée avec au moins un but marqué en championnat. Encore deux, et j’égale le record appartenant à Gabriel Batistuta (Fiorentina, 1994).

Niveau : difficile

« J’ai eu envie de le tuer », a dit mon entraîneur Claudio Ranieri à mon endroit après que j’ai pris – et raté – un penalty avec mon équipe, alors que je n’étais pas censé le tirer. Bon, on a gagné quand même, contre Huddersfield. Et puis, je suis français, donc les langues étrangères…