A la Chambre des représentants, le 31 décembre, les poubelles se remplissent avant la prise de fonctions des nouveaux élus. / WIN MCNAMEE / AFP

Les démocrates américains ont annoncé lundi 31 décembre 2018 qu’ils allaient examiner une loi budgétaire pour tenter de sortir de la paralysie partielle des administrations fédérales. Ils souhaitent débuter la lecture du texte dès qu’ils s’empareront du contrôle de la Chambre des représentants, jeudi 3 janvier. Ils prévoient de voter rapidement – sûrement dès jeudi – des budgets temporaires pour rouvrir les administrations, le temps de trouver un accord définitif.

Mais l’avenir de cette loi apparaît plus qu’incertain puisque le texte n’inclut aucun nouveau financement pour le mur que veut construire Donald Trump à la frontière mexicaine. Or le président républicain, qui a pouvoir de veto sur les lois du Congrès, a encore répété lundi qu’il voulait un « mur solide », pour lequel il réclame une enveloppe de 5 milliards de dollars.

Sans cela, il ne signera pas les lois budgétaires qui pourraient mettre fin au « shutdown » partiel qui paralyse 25 % des administrations fédérales depuis le 22 décembre, dont certains ministères cruciaux.

« Non, nous ne céderons pas », martèle Donald Trump dans un entretien qui doit être diffusé dans la soirée sur la chaîne Fox News, selon des citations publiées par la chaîne.

Les élections parlementaires de novembre ont débouché sur un Congrès divisé : les démocrates ont remporté la Chambre des représentants mais les républicains ont renforcé leur majorité au Sénat. Les nouveaux parlementaires prendront leurs fonctions ce jeudi, à midi.

« Cynisme politique »

Pour séparer le débat controversé sur le mur du reste des financements non polémiques, les démocrates proposeront d’un côté de renouveler jusqu’au 30 septembre les budgets des administrations qui ne font pas débat et de l’autre, de prolonger seulement jusqu’au 8 février le financement du ministère de la sécurité intérieure, chargé des frontières. Ce délai « donnerait le temps au président Trump de parvenir à un accord avec le Congrès » sur le mur, ont expliqué les démocrates lundi.

Des textes comparables avaient été adoptés par le Sénat, contrôlé par les républicains, fin décembre, avant que M. Trump ne retire brusquement son soutien. Ils n’étaient jamais parvenus à la Chambre.

« Ce serait le summum de l’irresponsabilité et du cynisme politique pour les sénateurs républicains de désormais rejeter les mêmes textes qu’ils avaient soutenus », lorsque le nouveau Sénat sera appelé à voter, après probable adoption à la Chambre, soulignent les chefs démocrates dans un communiqué.

Echaudé par les retournements de Donald Trump, le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a annoncé qu’il attendrait désormais d’être certain qu’un texte puisse passer les deux chambres puis être promulgué par Donald Trump avant de le soumettre au vote. Une perspective qui apparaît encore très lointaine.