La sénatrice du Massachusetts Elizabeth Warren, le 31 décembre 2018. / BRIAN SNYDER / REUTERS

Des maires et des anciens maires, des sénatrices et des sénateurs, des gouverneurs et des milliardaires : l’absence de favori chez les démocrates pour l’investiture présidentielle nourrit les ambitions d’une bonne trentaine de candidats potentiels, dont seule une minorité devrait sauter le pas.

Parmi les noms les plus connus, la sénatrice du Massachusetts Elizabeth Warren a été la première à prendre date en annonçant le 31 décembre 2018 la création d’un « comité exploratoire », étape préalable à une véritable déclaration de candidature.

Rangée clairement à gauche, la sénatrice, qui s’est fait connaître par ses attaques en règle contre les dérèglements de la finance, a manifestement tenté de prendre de vitesse son collègue du Sénat Bernie Sanders. Elu comme indépendant dans le Vermont, ce dernier n’a pas exclu une nouvelle candidature, après celle de 2016 face à Hillary Clinton, malgré ses 77 ans.

La carte électorale comme juge de paix

Le milliardaire Michael Bloomberg, né en 1942, ancien maire de New York et ­ancien républicain, se range aussi parmi les éventuels septuagénaires, comme l’ancien vice-président Joe Biden, 76 ans. Ce dernier entretient l’ambiguïté, estimant que sa popularité auprès des cols-bleus est un atout face au président, Donald Trump, qui fait déjà campagne pour sa réélection.

La carte électorale pourrait d’ailleurs constituer le juge de paix de cette primaire d’investiture. Déjà assurés de l’emporter dans leurs bastions des deux Côtes, les démocrates ont en revanche tout à perdre dans le Midwest et dans les vieux Etats industriels, qui leur avaient tant fait défaut en 2016 : le Wisconsin, le Michigan et la Pennsylvanie.

Dans cette optique, le sénateur de l’Ohio Sherrod Brown et la sénatrice du Minnesota Amy Klobuchar ont une carte à jouer, même s’ils ne comptent pas parmi les plus attendus, comme les sénatrices Kamala Harris (Californie) et Kirsten Gillibrand (New York), ou le sénateur du New Jersey Cory Booker.

Un autre facteur pourrait affaiblir certaines candidatures : leur dépendance aux riches donateurs. En 2016, Bernie Sanders était parvenu à rester dans une course coûteuse grâce à l’armée de petits contributeurs qu’il s’était montré capable de mobiliser.

Une tactique répétée avec talent par un élu charismatique du Texas, Beto O’Rourke, lors de sa campagne audacieuse pour un poste de sénateur aux élections de mi-mandat de novembre 2018. En dépit de son échec sur cette terre républicaine, il y a gagné un début de notoriété qui le place pour l’instant dans une position confortable.