La Juve et le Milan AC lors de la finale de la Coupe d’Italie, le 9 mai 2018, à Rome. / Alberto Lingria / REUTERS

Les supportrices italiennes, ont eu la mauvaise surprise de constater qu’elles ne pourraient assister seules à la finale de la Super Coupe d’Italie organisée en Arabie saoudite.

La Ligue de football italienne a publié mercredi 2 janvier les conditions de vente des billets de cette finale de la Supercoppa italiana entre la Juventus de Turin et le Milan AC, prévue à Djedda le 16 janvier : les tifose ne pourront assister au match que dans des tribunes spécifiques réservées aux familles et donc en présence d’un homme.

La polémique a rapidement provoqué un déluge de réactions négatives, jeudi, y compris de la part du gouvernement. Matteo Salvini, ministre de l’intérieur italien, patron de la Ligue (extrême droite) et tifoso acharné du Milan AC, n’a pas tardé à réagir :

« Que la Super Coupe d’Italie se joue dans un pays islamique où les femmes ne peuvent aller au stade si elles ne sont pas accompagnées par des hommes est triste et dégoûtant : moi, ce match je ne le regarderai pas. »

« Inadmissible »

« J’exprime mon désaccord le plus vif » après la décision prise par la Ligue italienne de football de faire jouer cette finale à Djedda, a annoncé de son côté le secrétaire d’Etat à la parité, Vincenzo Spadafora. « Il est inadmissible que le football italien fasse semblant de ne pas voir cette discrimination évidente. »

Le président de Ligue de football italienne, Gaetano Miccichè, a vivement réagi, affirmant que, bien au contraire, la présence de femmes au « King Abdullah City Stadium » serait une « première historique ». « On se rappellera dans l’histoire de notre Super Coupe comme la première compétition internationale à laquelle les Saoudiennes auront pu assister dans un stade », a-t-il affirmé.

Contrairement aux affirmations de M. Miccichè, des femmes ont en fait déjà pu assister en 2018 à des matchs organisés en Arabie saoudite à l’occasion de la Ligue des champions d’Asie de football. Un certain nombre de réformes leur ont permis, pour la première fois en janvier 2018, d’entrer dans un stade de football pour suivre une rencontre. Elles ne peuvent toutefois accéder qu’à certaines tribunes réservées aux familles et non à celles où prennent place les hommes.