Le groupe djihadiste Boko Haram a attaqué au moins trois bases militaires dans le nord-est du Nigeria, ont annoncé mercredi 2 janvier des sources militaires et de sécurité. Des combattants du groupe de l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP), une faction de Boko Haram affiliée aux djihadistes de l’Etat islamique, ont envahi mardi ces bases, situées dans l’Etat de Borno, ont indiqué à l’AFP des sources militaires et des membres des milices combattant aux côtés de l’armée.

Boko Haram a intensifié ces derniers mois ses attaques contre des cibles militaires dans les Etats de Borno et de Yobe, prenant d’assaut des bases militaires et tuant plusieurs dizaines de soldats. « Ils ont d’abord délogé des soldats à un poste de contrôle à Kimba, près de Biu… Ils ont ensuite pris le contrôle d’un autre poste à Sabon Gari, à cinq kilomètres de là », a affirmé un officier de l’armée nigériane.

Soldats submergés

Les djihadistes ont également attaqué une autre base à Wajirko, selon un membre des milices dans la région. Lundi, ils s’en étaient pris à des militaires dans le village de Buni Gari, dans l’Etat voisin de Yobe, occasionnant « des pertes », a déclaré un officier de l’armée. « Les soldats ont été submergés et forcés de battre en retraite après de violents combats avec les terroristes », a-t-il ajouté.

L’ISWAP a revendiqué ces attaques, affirmant avoir tué 14 soldats et en avoir pris un autre en otage, selon le Centre américain spécialisé dans la surveillance de la mouvance jihadiste (SITE). L’armée nigériane a également affirmé avoir perdu un hélicoptère, lors d’une tentative des combattants djihadistes de s’emparer d’une autre base, mercredi à Damasak, sans plus de précisions.

La semaine dernière, les djihadistes de Boko Haram ont pris le contrôle de la ville stratégique de Baga, un important port de pêche sur le lac Tchad.

L’insurrection djihadiste, qui a débuté au Nigeria en 2009, a fait au moins 27 000 morts et provoqué une grave crise humanitaire avec 1,8 million de déplacés.