Des partisans de l’opposition manifestent à Dakar, le 28 novembre 2018. / SEYLLOU / AFP

La Cour suprême du Sénégal a rejeté, jeudi 3 janvier, un recours de l’ex-maire de Dakar Khalifa Sall qui contestait sa condamnation à cinq ans de prison pour escroquerie, à moins de deux mois de l’élection présidentielle à laquelle M. Sall est candidat. La Cour « rejette les pourvois formés par Khalifa Ababacar Sall », qui sont « irrecevables ou mal fondés », a déclaré le président de l’audience de la chambre criminelle de la Cour suprême, Amadou Baal.

La défense de Khalifa Sall, un des principaux opposants au président Macky Sall pour la présidentielle du 24 février, a immédiatement annoncé son intention d’introduire un ultime recours.

« Dès que la décision nous sera notifiée, nous allons introduire la procédure de rabat d’arrêt », qui permet aux parties de contester un arrêt pris en cassation en cas « d’erreur manifeste », a déclaré à la presse l’un des avocats de Khalifa Sall, Seydou Diagne. Selon sa défense, cette procédure rare a un « effet suspensif » lorsque la plus haute juridiction du pays est amenée à trancher dans une matière relevant du droit pénal.

Manifestations

En prison depuis près de deux ans, Khalifa Sall, 62 ans, reste en course pour la présidentielle, estiment ses partisans. « La Cour a rejeté l’ensemble des pourvois », mais « elle n’a pas privé Khalifa Sall de ses droits civiques. Jusqu’à ce jour, il reste électeur et éligible », a expliqué un autre de ses avocats, Amadou Ali Kane, alors que plusieurs dizaines de partisans de l’ancien maire de la capitale manifestaient aux abords de la Cour suprême, placée sous haute protection policière.

Khalifa Sall, un socialiste dissident, avait été condamné à cinq ans de prison pour « escroquerie sur les deniers publics » le 30 août par la cour d’appel de Dakar dans un dossier concernant la gestion de la capitale sénégalaise, dont il était maire depuis 2009.

Elu maire de Dakar en 2009 et réélu en 2014, Khalifa Sall avait été révoqué de ses fonctions de maire par le chef de l’Etat au lendemain de sa condamnation en appel. Il est considéré comme l’un des rares adversaires à pouvoir menacer dans les urnes Macky Sall, qui vise une réélection dès le premier tour.