Un navire de la police aux frontières quitte le port de Douvres, en Angleterre, mercredi 2 janvier. / Gareth Fuller / AP

Face à la hausse des tentatives de traversée de la Manche par des migrants, le Royaume-Uni cherche à agir. Un navire de patrouille de la Royal Navy a été dépêché sur zone pour dissuader les migrants de s’embarquer à bord de fragiles embarcations, a annoncé le ministre de la défense britannique dans la nuit de jeudi à vendredi 4 janvier.

Le HMS Mersey a quitté le port de Portsmouth, ville côtière du sud de l’Angleterre, jeudi. Il devrait être déployé dans le détroit du Pas-de-Calais « pour assister la police aux frontières et les autorités françaises dans leur réponse aux traversées de migrants », a fait savoir le ministre, Gavin Williamson, dans un communiqué.

« Mesure provisoire »

Ce déploiement fait suite à une demande du ministère de l’intérieur britannique, qui en supportera le coût. « Il s’agit d’une mesure provisoire jusqu’à ce que les deux navires de la police aux frontières que j’ai redéployés de l’étranger [ils sont basés en Méditerranée] rejoignent les eaux britanniques », a expliqué le ministre de l’intérieur, Sajid Javid.

Dimanche, un « plan d’action renforcé » avait déjà été décidé avec la France, prévoyant plus de patrouilles et une lutte accrue contre les trafiquants. Côté britannique, quatre navires patrouillent déjà dans la Manche. Des efforts de sensibilisation auprès des migrants devraient également être menés côté français, notamment pour rappeler que la traversée de la Manche sur de petites embarcations est rendue particulièrement dangereuse par la densité du trafic maritime, les forts courants et la faible température de l’eau.

230 traversées en décembre

Un temps critiqué pour son inaction sur le sujet, le ministère de l’intérieur britannique a qualifié récemment d’« événement majeur » les arrivées de migrants sur les côtes britanniques, en forte hausse depuis le mois d’octobre. D’après le ministère, 539 migrants ont tenté de traverser la Manche à bord de petites embarcations en 2018, dont 80 % dans les trois derniers mois et 230 pour le seul mois de décembre.

Mercredi, Sajid Javid avait mis en doute leur statut de demandeur d’asile, s’étonnant qu’ils ne déposent pas leurs demandes en France. Ces propos lui ont attiré les critiques de l’opposition travailliste et d’organisations humanitaires.

Comprendre l'immigration clandestine en une carte
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