Des manifestants ont commencé à traverser la Seine, samedi 5 janvier, pour rejoindre le quartier Saint-Michel et se diriger vers l’Assemblée nationale à Paris. / ERIC FEFERBERG / AFP

Des premiers heurts ont éclaté, samedi 5 janvier en début d’après-midi, à Paris, entre les forces de l’ordre et des « gilets jaunes » qui défilaient jusque-là dans le calme pour « l’acte VIII » de leur mobilisation.

Sur les quais de Seine, entre la place du Châtelet à proximité de l’Hôtel de Ville, des manifestants ont jeté des bouteilles et des pierres sur les forces de l’ordre qui ont répliqué par des tirs de grenades lacrymogènes avant de recevoir le renfort de CRS.

Après une déambulation dans le calme samedi matin depuis les Champs-Elysées, les « gilets jaunes » avaient convergé vers la place de l’Hôtel de Ville d’où ils devaient s’élancer avec un autre cortège vers l’Assemblée nationale.

Si les heurts ont provoqué de légers mouvements de foule et freiné leur progression, des manifestants ont toutefois commencé à franchir dans le calme la Seine pour rejoindre le quartier Saint-Michel et se diriger vers l’Assemblée nationale. « On se fait gazer direct », a regretté auprès de l’Agence France-Presse (AFP) un homme de 32 ans originaire de l’Aube, lunettes de protection sur la tête et écharpe remontée sur le nez.

Les forces de l’ordre ont sécurisé les rues menant à l’Assemblée, comme le relate notre journaliste sur place :

« Faire en sorte que les citoyens reprennent le pouvoir »

Dans la matinée, plus d’un millier de « gilets jaunes » s’étaient retrouvés sur les Champs-Elysées, laissant entendre leurs doléances lors d’une assemblée générale improvisée à quelques mètres de l’Arc de triomphe. « On va manifester ici tous les samedis, ça va continuer tout 2019 », déclamait dans un mégaphone Sophie, une des figures de ce groupe. « On va faire en sorte que les citoyens reprennent le pouvoir. On veut des états généraux organisés par le peuple et pour le peuple. »

Après avoir fait halte place de la Bourse, à côté des bureaux de l’AFP, certains manifestants avaient hué ou insulté des journalistes. Français issus des classes populaires et moyennes, les « gilets jaunes » dénoncent depuis le 17 novembre la politique fiscale et sociale du gouvernement, qu’ils jugent injuste, et réclament également plus de pouvoir d’achat. Leur colère s’est aussi fréquemment tournée contre les médias, qu’ils accusent de « collaborer » avec le gouvernement, et plusieurs journalistes ont été agressés physiquement depuis le début du mouvement.

Samedi 29 décembre, des heurts entre manifestants et forces de l’ordre avaient éclaté à Paris, à proximité des locaux de BFM-TV et de France Télévisions, où plusieurs centaines de « gilets jaunes » étaient venus conspuer les « journalistes collabos ». Lors de cet « acte VII », 12 000 manifestants avaient été recensés en France à midi, d’après le ministère de l’intérieur qui n’avait toutefois pas donné de chiffre global à la fin de la journée.

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