C’est Corneille Nangaa, le président de la Commission électorale chargée de la centralisation des résultats (au centre), qui a annoncé le report des résultats. / BAZ RATNER / REUTERS

L’attente se prolonge en République démocratique du Congo (RDC). Les résultats des élections générales, auparavant annoncés pour le dimanche 6 janvier, ont été reportés à « la semaine prochaine », a indiqué samedi à l’Agence France-Presse (AFP) Corneille Nangaa, le président de la Commission électorale.

« Il n’est pas possible de publier les résultats dimanche. On avance bien mais on n’a pas encore tout », a déclaré le responsable de cette instance chargée de la centralisation des résultats – une issue qu’il avait déjà évoquée plus tôt dans la semaine. Il n’a pas précisé le jour exact prévu pour la publication.

« On est encore autour de 45 à 48 % » dans la remontée des bulletins de vote, a-t-il assuré. « La semaine prochaine nous donnerons » les résultats, a-t-il conclu.

La Commission électorale sous pression

Plus de 39 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes, dimanche 30 décembre, pour désigner le successeur de Joseph Kabila, au pouvoir depuis dix-huit ans. Mais rien n’est simple dans ce scrutin, après une campagne ponctuée de reports et des élections chaotiques.

Trois principaux candidats se disputent le pouvoir : l’ex-ministre de l’intérieur Emmanuel Ramazani Shadary, soutenu par le président Kabila, et les deux opposants Martin Fayulu et Félix Tshisekedi.

La Commission électorale nationale indépendante (CÉNI) et son président sont sous pression pour donner des résultats « conformes » à la « vérité des urnes » et au « vote du peuple congolais ».

Cette demande a été formulée par la puissante Conférence épiscopale, le chef de la mission d’observation de l’Union africaine, et l’Union européenne. « La CÉNI doit maintenant faire en sorte que ces voix et ces suffrages soient respectés », a aussi indiqué le porte-parole du département américain.

La Conférence épiscopale a estimé samedi que, « s’il y a soulèvement de la population, il relèverait de la responsabilité de la CÉNI », si les « résultats, quoique provisoires », ne sont pas « conformes à la vérité des urnes ».

Le président américain, Donald Trump, a annoncé l’envoi de quatre-vingts militaires américains au Gabon « en réponse à la possibilité que des manifestations violentes puissent survenir en RDC ».