« Monsieur, vous qui avez frappé un collègue à terre, vous êtes identifié. Pour un boxeur, vous ne respectez apparemment pas beaucoup de règles. Nous allons vous apprendre celles du code pénal. » L’avertissement du SCPN, le syndicat des commissaires de police, sonne comme une menace. Samedi 5 janvier, un homme vêtu de noir, en première ligne des « gilets jaunes », a asséné de coups un gendarme sur la passerelle Sédar-Senghor, située entre le jardin des Tuileries et l’Assemblée nationale, dans le 1er arrondissement de Paris. Le gendarme a dû être hospitalisé.

De nombreuses images ont circulé sur les réseaux sociaux. Deux vidéos auraient permis d’identifier l’homme. Sur l’une, on le voit clairement frapper avec ses poings un gendarme tentant vainement de se protéger avec son bouclier. Sur l’autre, on voit l’homme frapper le gendarme à coups de pied alors que ce dernier est tombé au sol.

Le « boxeur » est actuellement activement recherché. Le procureur de la République de Paris a été saisi par le préfet de police, a annoncé dans un tweet Christophe Castaner. Le ministre de l’intérieur dénonce une attaque « aussi lâche qu’intolérable ».

« Croyez bien que cet individu va faire l’objet de nombreuses investigations et nous allons le retrouver », a lui aussi prévenu, déterminé, le secrétaire d’Etat Laurent Nuñez samedi soir sur BFM-TV.

Une enquête a été confiée à la Sûreté territoriale mais aucune interpellation n’a eu lieu pour l’instant, selon le parquet.

Justice « déséquilibrée »

Sur les réseaux, de nombreux « gilets jaunes » fustigent, eux, une justice « déséquilibrée », diffusant en réaction des images de policiers frappant des manifestants.

Deux autres gendarmes ont été blessés dans le cadre de l’attaque d’une caserne, à Dijon, par une trentaine de manifestants vers 15 heures. Les manifestants ont dégradé environ soixante mètres de grillage avant de pénétrer à l’intérieur de la caserne. Ils ont au passage lancé des panneaux de signalisation ainsi que les montants du grillage. Une barre de fer a ainsi atteint la tête d’un gendarme, qui a été sérieusement blessé et a perdu plusieurs dents. « On est passé pas loin du drame », commente-t-on au siège de la gendarmerie. La brigade de recherche de Dijon a été saisie de l’enquête.

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