Une photo d’Edith Blais postée le 15 décembre 2018 sur sa page Facebook. / Edith Blais / Facebook

Une Canadienne qui voyageait avec un Italien au Burkina Faso est portée disparue dans ce pays en proie à des violences ethniques et djihadistes, a indiqué, samedi 5 décembre, le ministère canadien des affaires étrangères. « Les agents consulaires canadiens au Burkina Faso sont en contact avec les autorités locales pour recueillir de l’information. Des services consulaires sont fournis aux membres de la famille au Canada », a précisé à l’AFP un porte-parole de la diplomatie canadienne.

Selon les médias canadiens, Edith Blais, 34 ans, originaire de Sherbrooke, à 160 km de Montréal, n’a pas donné de nouvelles depuis le 15 décembre. Elle était partie, par la route, d’Europe jusqu’en Afrique de l’Ouest avec un ami italien de 30 ans, Lucas Tacchetto, originaire de Venise, ont précisé les médias locaux. Ottawa ne s’est pas exprimé sur le sort de M. Tacchetto. Tous deux devaient se rendre en voiture au Togo pour un projet humanitaire avec l’organisme Zion’Gaïa.

Ils « n’auraient finalement jamais traversé la frontière ou demandé de visa depuis le Burkina Faso jusqu’au Togo. Aux dernières nouvelles, le duo de voyageurs chevronnés se dirigeait vers Ouagadougou à partir de Bobo-Dioulasso pour y séjourner quatre ou cinq jours et possiblement y vendre leur voiture », peut-on lire sur une page Facebook créée par ses proches pour retrouver la jeune femme. « Dans les dernières vingt-quatre heures, on n’a pratiquement pas dormi », a raconté samedi la mère d’Edith Blais, Jocelyne Bergeron, à la télévision publique Radio-Canada.

47 civils tués en deux jours

Le 31 décembre, « l’état d’urgence » a été décrété dans plusieurs provinces du Burkina Faso, en proie à des attaques djihadistes récurrentes. Le ministère canadien des affaires étrangères conseille à ses ressortissants d’« éviter tout voyage non essentiel au Burkina Faso en raison de la menace terroriste ».

Le 1er et le 2 janvier, 47 civils ont été tués dans le village de Yirgou lors d’une attaque d’hommes armés suivie de représailles visant la communauté peule. Des hommes armés, soupçonnés d’être des djihadistes, ont tué sept personnes dont le chef de village, avant de prendre la fuite. Dans la foulée, les villageois s’en sont pris à des membres de la communauté peule dans différentes localités de la région.

Le président burkinabé, Roch Marc Christian Kaboré, s’est rendu samedi à Yirgou. « Rien, absolument rien, ne peut justifier cette violence meurtrière », a déploré le chef de l’Etat, qui a rencontré les populations de Yirgou avant de visiter un campement peul saccagé lors des affrontements. « Ce combat communautaire qui s’est mené ici a été un combat dévastateur. Vous avez 47 morts et des populations qui errent dans l’ensemble des villages », a poursuivi M. Kaboré, arrivé dans un hélicoptère de l’armée avec des membres du gouvernement et des élus locaux.