« Nos journalistes ont dû rentrer dans leurs voitures sous les insultes, les crachats, jets d’œufs et menaces de coups », selon « L’Indépendant ». / RAYMOND ROIG / AFP

Le quotidien L’indépendant a annoncé, mardi 8 janvier, porter plainte après que des journalistes de sa rédaction ont été « violemment pris à partie dans l’exercice de leur travail par des gilets jaunes à Perpignan », lors d’une manifestation samedi.

« Dans la matinée [de samedi], une jeune rédactrice a été isolée dans la manifestation, encerclée par un groupe de gilets jaunes hostiles, la filmant en gros plan et en direct, hurlant des insultes et des menaces d’agression physique », écrit le quotidien basé à Perpignan dans son édition de mardi.

« A midi, les salariés présents au siège ont été confinés dans les locaux, alors que plusieurs centaines de manifestants frappaient en criant sur les parois vitrées de l’immeuble, avant de taguer le bâtiment et d’incendier une palette sur le trottoir », poursuit le journal, appartenant au groupe La Dépêche du Midi.

Crachats, jets d’œufs et menaces de coups

« Enfin, dans l’après-midi, deux journalistes ont vu leur véhicule bloqué par le cortège des gilets jaunes » et « nos journalistes ont dû rentrer dans leur voiture sous les insultes, les crachats, jets d’œufs et menaces de coups », selon L’Indépendant. « Si la scène n’a duré que trois minutes, ces événements ont fortement marqué les victimes. Une plainte sera déposée ce mardi pour ces faits. La justice dira s’ils méritent des sanctions », écrit le quotidien diffusé dans les Pyrénées-Orientales et l’Aude.

Selon le journal, des « gilets en colère » reprocheraient à L’Indépendant d’avoir écrit sur son site Internet qu’« en milieu de matinée ils n’étaient que 200 à s’être rassemblés en centre-ville ». « Il était dix heures et ils n’étaient effectivement que 200 près du palais des congrès. Mais le principe d’un article en direct est, bien sûr, d’être évolutif. Si, à dix heures, ils étaient 200, aux alentours de midi, ils étaient 1 500 devant la préfecture et on l’a aussi écrit. C’est ce qu’on appelle la précision des faits. »

Le mouvement des « gilets jaunes » est particulièrement actif depuis le début du mouvement dans les Pyrénées-Orientales, avec des actions très suivies aux péages de l’A9 près de Perpignan ainsi qu’à la frontière avec l’Espagne. La manifestation de samedi était la première organisée au centre-ville de Perpignan. Le préfet des Pyrénées-Orientales avait notamment interdit toute manifestation, le week-end dernier, de « gilets jaunes » au niveau des barrières de péage et à la frontière entre la France et l’Espagne, au « vu des risques et des troubles à l’ordre public ».

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