Talentsoft a été fondée en 2007 par Jean-Stéphane Arcis, Alexandre Pachulski et Joël Bentolila. / S.d'Halloy

Début d’année en fanfare pour la start-up Talentsoft. La pépite tricolore, dont le siège est basé à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), a annoncé, mercredi 9 janvier, une levée de fonds de 45 millions d’euros. Parmi les investisseurs participant à ce tour de table figurent les deux actionnaires historiques de la société, Bpifrance et la banque d’affaires Goldman Sachs, auxquels s’ajoute le fonds américain de capital-investissement Francisco Partners.

Finalisée en fin d’année 2018, il s’agit de l’une des cinq plus importantes levées de fonds réalisée dans le secteur des logiciels pour cette année. La société francilienne avait déjà levé 25 millions d’euros en 2015, notamment auprès de Goldman Sachs. « Ce nouveau tour de table est l’opportunité d’aller encore plus loin et d’accélérer sur notre marché. Cet argent va nous permettre principalement de consolider notre présence mondiale, notamment en Europe, en Afrique, au Canada, aux Etats-Unis et à Singapour », précise son directeur général, Jean-Stéphane Arcis.

Un assistant personnel RH pour les collaborateurs

Ce diplômé de l’Insead et de l’ESCP a fondé Talentsoft en 2007, avec ses deux associés, Alexandre Pachulski et Joël Bentolila. Cette société spécialisée dans les logiciels de gestion RH commercialise des solutions en mode SaaS, c’est-à-dire accessibles grâce au cloud, à destination des grands groupes et des PME.

Plus précisément, ses logiciels permettent aux salariés des entreprises clientes d’avoir une vue d’ensemble sur leur vie professionnelle et de les aider à mieux la gérer, en croisant toutes les informations sur le capital humain (expériences, compétences, performances, aspirations, etc.). « C’est un peu comme un assistant personnel RH qui vous dit par exemple quelle formation serait la plus judicieuse à suivre pour vous, quels sont les postes intéressants en mobilité, ou bien encore quelles sont les forces et faiblesses de votre équipe », résume M. Arcis, qui précise que, trop souvent, ces informations restent « silotées » et donc difficilement exploitables.

Un chiffre d’affaires multiplié par trois

Leader européen sur son secteur, la société, qui enregistre une croissance annuelle de 33 %, compte aujourd’hui près de 10 millions d’utilisateurs de ses solutions au quotidien et plus de 2 000 clients, dont 40 % des groupes du CAC40 et de grands noms étrangers comme Toyota, Deutsche Bahn ou encore Max Mara. La société, qui se voit comme une locomotive de la French Tech et se rêve en « licorne » (une start-up valorisée plus d’un milliard de dollars), ambitionne d’atteindre le seuil symbolique des 100 millions de dollars de chiffre d’affaires en 2019.

« Nous voulons aller au-delà du plafond de verre auquel se heurte la French Tech et montrer que c’est possible tout en restant indépendant et sans se jeter dans les bras d’un Américain », poursuit le directeur général. Tous les espoirs sont permis. Sa précédente levée de fonds, il y a trois ans, lui avait donné l’occasion de se positionner en champion du numérique et de tripler de taille, son chiffre d’affaires passant de 20 millions d’euros en 2015 à 65 millions en 2018, et le nombre de ses salariés grimpant de deux cents à plus de six cents.