M. Segev a été arrêté en mai à l’aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, puis détenu au secret jusqu’à ce que le Shin Beth, le service de sécurité intérieure, annonce sa détention le 18 juin. / RONEN ZVULUN / AFP

Gonen Segev, ministre de l’énergie et des infrastructures israélien entre 1995 et 1996, a accepté, mercredi 9 janvier, de plaider coupable d’espionnage au profit de l’Iran et devrait être condamné à onze ans de prison ferme, a annoncé le ministère de la justice israélien dans un communiqué.

Au terme d’un accord entre la défense et l’accusation, Gonen Segev devrait être condamné à onze ans d’emprisonnement pour « espionnage aggravé » et « transfert d’informations à l’ennemi ». L’accord sera soumis pour approbation à un tribunal qui siégera le 11 février.

Selon l’acte d’accusation, dont la partie non censurée avait été rendue publique lors de l’ouverture du procès de M. Segev, en juillet, ce dernier est accusé d’avoir fourni à l’Iran depuis 2012, alors qu’il résidait au Nigeria, des informations sur la localisation de sites abritant des services de sécurité israéliens ainsi que des noms de responsables.

M. Segev a été arrêté en mai à l’aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, puis détenu au secret jusqu’à ce que le Shin Beth, le service de sécurité intérieure, annonce sa détention, le 18 juin.

Il aurait rencontré ses contacts iraniens à plusieurs reprises dans différents pays et leur aurait transmis des informations sur la sécurité et les ressources énergétiques en Israël, avait précisé le Shin Beth au moment de son arrestation.

De l’extrême droite à l’ecstasy

Médecin, élu député en 1992 sur une liste d’extrême droite, Gonen Segev avait quitté son parti et voté en faveur des accords d’Oslo II en septembre 1995, permettant au premier ministre de l’époque, Yitzhak Rabin, de faire passer au Parlement la seconde phase de cet accord qui était censé mener à la création d’un Etat palestinien.

Il avait ensuite été nommé ministre de l’énergie et des infrastructures. En 2003, il avait été condamné à une peine d’un an de prison avec sursis pour tentative de fraude. Un an plus tard, il avait été puni d’une peine de cinq ans de prison ferme pour trafic d’ecstasy.

L’Iran est la bête noire d’Israël, qui estime que le programme nucléaire et balistique de la République islamique représente pour lui une menace existentielle.