La cour de Rotterdam, le 10 janvier 2019. / ROBIN UTRECHT / AFP

Les Pays-Bas ont échappé à un attentat d’une ampleur inédite, qui aurait pu faire « des dizaines de victimes » : c’est ce qu’a déclaré le ministère public, jeudi 10 janvier, lors d’une audience préliminaire, dans un procès intenté, à Rotterdam, à six suspects, appréhendés en septembre dernier dans un centre de vacances à Weert, dans la province de Limbourg (sud).

Selon le parquet, le groupe envisageait de commettre un attentat avec des armes lourdes, des grenades et des gilets explosifs lors d’un festival. Ses membres auraient aussi projeté de faire exploser une voiture piégée. L’endroit où devait avoir lieu l’attentat n’est pas connu, mais les enquêteurs ont mis la main sur des plans précis concernant son possible déroulement.

C’est grâce à une infiltration de la cellule par les services de renseignement (AIVD) que l’action terroriste a été déjouée : un agent a joué le rôle de pourvoyeur d’armes et permis les arrestations au moment où il livrait le matériel, des armes et des explosifs. Un membre du groupe avait tenté de faire feu sur les forces de l’ordre, ignorant que le pistolet dont il disposait avait été rendu inutilisable.

Cellule de « djihadistes endurcis »

Jeudi, les suspects – dont trois seulement avaient décidé de comparaître – ont affirmé qu’ils voulaient seulement « jouer avec des kalachnikovs » et démenti toute volonté de passer à l’acte. Leurs avocats estiment qu’ils ont, en réalité, été « provoqués » par l’informateur chargé de pénétrer le groupe. « C’est, en fait, le parquet qui a créé celui-ci », a affirmé l’un des défenseurs. Le parquet affirme, lui, que c’est bien une cellule de « djihadistes endurcis » et de candidats au martyre qui a été empêchée de passer à l’action.

L’infiltration du groupe a démarré en mai 2018, quatre mois avant les arrestations. Les enquêteurs avaient repéré Hardi N., le chef présumé de la cellule, condamné antérieurement pour avoir tenté de gagner la Syrie. D’autres membres du groupe espéraient aussi rejoindre des groupes djihadistes. Hardi N. avait confié son « rêve » de passer à l’action et disait rechercher « une aide et un accompagnement dans ce but ». Le procès devait débuter au mois d’avril.