Jeudi, plusieurs personnalités de la majorité, dont le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, ont critiqué le « retrait » de Mme Jouanno et réclamé sa démission. / JOEL SAGET / AFP

Chantal Jouanno exclut de démissionner de la présidence de la Commission nationale du débat public (CNDP), tout en annonçant dans un entretien au Figaro publié jeudi 10 janvier au soir que la contribution du CNDP au grand débat national s’arrêtera le 15 janvier, date du lancement de la consultation.

L’ancienne championne de karaté est la cible de nombreuses critiques après qu’elle a annoncé mardi qu’elle se « retirait » de l’organisation du grand débat national, en raison d’une polémique sur son salaire (14 666 euros brut par mois).

Elle précise par ailleurs que « la commission a constaté que sa contribution s’arrêtera au lancement du grand débat national, c’est-à-dire le 15 janvier ». Elle clarifie donc un point resté jusqu’ici flou, le fait de savoir si cette autorité indépendante continuait ou non d’organiser ce grand débat voulu par Emmanuel Macron.

« Qui demanderait à Jacques Toubon de démissionner ? »

Jeudi, plusieurs personnalités de la majorité ont critiqué le « retrait » de Mme Jouanno et réclamé sa démission. Elle doit « tirer les enseignements » de son départ « incompréhensible », a notamment estimé Benjamin Griveaux sur RTL. « Les Français ne comprendraient pas que Chantal Jouanno ne quitte pas immédiatement ses fonctions », a renchéri le député Richard Ramos, un dirigeant du MoDem. Ce n’est pas à la CNDP, « dont la légitimité est nulle », d’organiser le grand débat, a aussi dit le président du MoDem, François Bayrou.

« La question de la rémunération est légitime pour nos concitoyens. J’ai d’ailleurs demandé au président de la République lundi soir de revoir à la baisse mon niveau de rémunération (…). Le juste choix lui appartient », a répliqué Mme Jouanno, en déplorant les « bassesses » du monde politique. « Je ne suis pas rémunérée pour faire le grand débat, mais pour présider la CNDP, qui garantit les droits de nos concitoyens sur plus de quatre-vingt-trois projets très difficiles, tels que la gestion dans les années à venir des déchets radioactifs », a-t-elle dit. « C’est une remise en question étonnante de l’indépendance de notre autorité. Qui demanderait à Jacques Toubon de démissionner de son poste ? »