Rahaf Mohammed Al-Qunun, escortée par un agent de l’immigration thaïlandaise et par un représentant du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), le 7 janvier 2019, à l’aéroport international de Bangkok. / HANDOUT / AFP

La Saoudienne de 18 ans qui a fui sa famille et demandé l’asile à son arrivée à Bangkok, devait quitter, vendredi 11 janvier, la Thaïlande pour le Canada, a annoncé un responsable thaïlandais des services d’immigration. « Elle s’envolera pour le Canada à 23 h 15, heure locale, ce soir », a précisé Surachate Hakparn.

Rahaf Mohammed Al-Qunun avait été arrêtée à son arrivée le week-end dernier à Bangkok, depuis le Koweït, et les autorités thaïlandaises entendaient la renvoyer chez elle. Munie d’un téléphone portable et d’un compte Twitter ouvert à la hâte, lui permettant d’alerter l’opinion, la jeune femme s’était barricadée dans une chambre d’hôtel de l’aéroport, forçant les autorités thaïlandaises à revenir sur leur décision. La police de l’immigration thaïlandaise l’a remise sous la protection de représentants du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

« Sérieusement en danger »

La jeune femme avait déclaré vouloir demander l’asile en Australie, assurant fuir des violences psychologiques et physiques de sa famille, qui a démenti ces allégations. Elle a aussi affirmé à Human Rights Watch (HRW) qu’elle souhaitait renoncer à l’islam, ce qui la met « sérieusement en danger », souligne cette ONG.

La fuite de la jeune femme, loin du royaume ultra-conservateur, a mobilisé les organisations de défense des droits de l’homme. Rahaf Mohammed Al-Qunun avait fait savoir un peu plus tôt dans la journée de vendredi avoir « quelques bonnes nouvelles et d’autres mauvaises », sans en dire plus.

La Thaïlande n’est pas signataire d’une convention des Nations unies sur les réfugiés. Les demandeurs d’asile sont généralement expulsés ou attendent des années avant d’être éventuellement envoyés dans des pays tiers.