Nedim Remili et les siens n’ont pas battu la Serbie les yeux fermés, mais ils se sont rassurés. / JOHN MACDOUGALL / AFP

La « piqûre de rappel » brésilienne a fait effet. Vaccinée par sa rencontre en demi-teinte contre le Brésil en ouverture du Mondial, l’équipe de France de handball a optimisé ses défenses lors du second match, samedi 12 janvier, et stimulé sa production offensive. Les coéquipiers de Ludovic Fabregas (5 buts) ont pris le meilleur face à une Serbie accrocheuse mais incapable de tenir en seconde période (32-21).

« On a tiré des leçons du match d’hier, a assuré l’arrière-droit des Bleus Nedim Remili après la rencontre au micro de BeIN Sports. On a eu un peu d’appréhension au moment de commencer ce match, mais on est restés maîtres de notre jeu, solides défensivement. » Ils avaient péché en début de seconde période lors du match précédent, laissant le Brésil égaliser et les inquiéter jusqu’au bout. Samedi, les Français, « remobilisés » selon leur entraîneur Didier Dinart, ont profité de la seconde partie de la rencontre pour prendre le large.

Avant celà, il leur aura fallu batailler ferme face à des joueurs des Balkans volontaires. Comme face au Brésil, les coéquipiers d’un Vincent Gérard ayant oublié de redescendre de son nuage (11 arrêts pour le portier des Bleus et un titre d’homme du match) ont peiné à entrer dans la partie. Menés à la marque (ou à égalité) jusqu’à six minutes de la pause et à la peine, les Français n’ont dû le fait de ne pas être distancés par Radivojevic et les siens qu’à leur défense et le mur dans leurs cages. « On est parvenus à garder un bon rythme défensif toute la rencontre, c’est de bon augure pour la suite », s’est félicité l’arrière-gauche Romain Lagarde.

« Ça reste le début de la compétition, il faut encore se mettre en jambes, a commenté Nedim Remili, dont l’entrée en jeu en fin de première période a coïncidé avec un 4-0 lançant la machine bleue. On a été bons, très bons même, défensivement, et tout le monde a pu marquer et participer à la fête. » En seconde période, les Français ont peu à peu augmenté en température, laissant la tête sous l’eau à la Serbie incapable de tenir la cadence et finalement largement battue.

Bonne assise défensive mais des pertes de balles

« L’équipe fonctionne bien, a salué Didier Dinart après la rencontre au micro du diffuseur officiel de la compétition. C’est bien pour le capital confiance. » Seule ombre au tableau d’une escouade montant en puissance, les Bleus ont une fois encore offert des munitions à leur adversaire. Après 14 pertes de balles contre le Brésil, les Serbes leur ont volé samedi 12 ballons. « On a encore perdu pas mal de balles, il faut corriger ça et être plus exigeant, a souligné Romain Lagarde. Quand on va tomber sur l’Allemagne [mardi à 20 h 30] ça va se jouer à quelques balles, il faudra en prendre soin. »

Comme à son habitude depuis sa prise de fonction, Dinart, l’ancien « Roc » devenu alchimiste a profité de la rencontre pour faire ses expériences. « On travaille, détaille le sélectionneur des Bleus. Aujourd’hui, j’ai pu essayer Valentin [Porte] au poste d’arrière, J’ai pu tester des choses. » Travail et innovations, les deux pieds sur lesquels le solide entraîneur s’appuie pour faire progresser son équipe. Avec le retour de Nikola Karabatic dans le groupe – il est arrivé samedi à Berlin – et un premier entraînement avec le maestro des Bleus prévu dimanche, à n’en pas douter l’équipe de France sait ce qui l’attend.

« Aujourd’hui, je ne suis pas apte à jouer et je ne prétends pas tenir le rôle que j’ai pu avoir sur les autres compétitions, a assuré Nikola Karabatic dans la journée à L’Equipe. Mon objectif est d’aider l’équipe, même dans un tout petit rôle, je serai le plus heureux au monde. » Montant en puissance mais devant incorporer son leader technique dans un nouveau rôle, l’équipe de France a du pain sur la planche. « Je ne dirais pas non contre une grasse mat’, a souri Nedim Remili après la rencontre. Mais si on doit travailler... »

Prochain match : France - Corée unie, lundi 14 janvier (20 h 30)