La première ministre britannique, Theresa May, lors d’une déclaration devant la Chambre des communes lundi 14 janvier. / HO / AFP

« Quoi que vous ayez déjà conclu, je vous demande, au cours des prochaines vingt-quatre heures, de vous pencher une seconde fois sur cet accord. » Theresa May s’est adressée, lundi 14 janvier, au Parlement britannique à la veille d’un vote des députés sur l’accord de divorce entre le Royaume-Uni et l’Union européenne (UE).

La première ministre britannique a estimé que la date du Brexit, prévu le 29 mars, ne devrait pas être reportée, sans toutefois l’exclure complètement. « Cela reste l’engagement de mon gouvernement de quitter l’Union européenne le 29 mars, [mais] certains ont l’intention de trouver un moyen de l’empêcher. »

« Dans les livres d’histoire, les gens regarderont cette décision »

« Non, ce n’est pas parfait. Et oui, c’est un compromis », a ajouté Mme May, qui s’attend à ce que l’accord soit rejeté par le Parlement :

« Mais dans les futurs livres d’histoire, les gens regarderont la décision de la Chambre de demain et se demanderont : “Avons-nous tenu notre promesse en ce qui concerne le vote du pays de quitter l’Union européenne ? Avons-nous protégé notre économie, notre sécurité et notre Union ? Ou avons-nous laissé tomber le peuple britannique ?” »

« Je dis que nous devrions agir pour le peuple britannique et nous atteler à bâtir un avenir meilleur pour notre pays en approuvant cet accord demain », a encore insisté la première ministre conservatrice.

La Chambre des communes votera mardi – à partir de 20 heures (heure de Paris) – à propos de cet accord. Mais celui-ci a de fortes chances d’être rejeté. Il est en effet critiqué tant par les Brexiters, qui craignent une forme d’arrimage permanent à l’UE, que par les europhiles, qui espèrent pouvoir faire machine arrière.

Il aura fallu dix-sept mois d’intenses négociations aux équipes de Theresa May et de Michel Barnier, le négociateur en chef bruxellois, pour parvenir à un accord de divorce. Le résultat : un projet de traité international de 585 pages, trois protocoles (Irlande, Chypre et Gibraltar), et de multiples annexes.

En cas de rejet de l’accord par les députés, scénario qui apparaît de plus en plus probable, la première ministre devra présenter un « plan B » sous trois jours parlementaires ouvrés, soit le 21 janvier. Lundi, Theresa May a assuré ne pas avoir l’intention de demander un report du Brexit, pas plus que de démissionner en cas de rejet de l’accord.

Un peu plus tôt, elle avait prévenu que le Royaume-Uni pourrait devoir renoncer à sortir de l’Union européenne (UE) si l’accord qu’elle a négocié avec Bruxelles n’était pas adopté par le Parlement de Westminster. En cas de rejet de l’accord par les députés, l’issue la plus probable serait « une paralysie du Parlement qui conduirait à un abandon du Brexit », a mis en garde la première ministre.

Evoquant l’autre hypothèse, celle d’une sortie de l’UE sans accord (no deal), elle a prévenu que cela entraînerait « d’importantes perturbations à court terme » et jugé que le meilleur moyen d’éviter un tel risque était de « voter en faveur de mon accord ».