Carlos Ghosn, l’ancien président de Nissan, est détenu depuis le 19 novembre au Japon. / KIN CHEUNG / AP

Une autre affaire visant Carlos Ghosn va-t-elle éclater ? Le parquet japonais envisage de nouvelles accusations de malversations contre Carlos Ghosn, liées à sa rémunération à hauteur de 7 millions d’euros par une structure conjointe à Nissan et Mitsubishi aux Pays-Bas, selon des informations du quotidien économique Les Echos, confirmées par Le Monde.

L’ancien président de Nissan Carlos Ghosn, détenu depuis le 19 novembre au Japon pour des soupçons de malversations financières à la tête de Nissan, a été inculpé vendredi 11 janvier de deux chefs d’accusation supplémentaires : pour abus de confiance et pour avoir minoré ses revenus dans des rapports boursiers de Nissan entre 2015 et 2018. Il avait déjà été mis en examen, le 10 décembre, pour avoir déclaré des rétributions amoindries sur les cinq années précédentes.

Un bonus d’embauche de 1,46 million d’euros

Selon Les Echos, les nouvelles accusations concernent la structure Nissan Mitsubishi BV (NMBV), fondée en juin 2017 aux Pays-Bas par Nissan et Mitsubishi afin notamment de distribuer des bonus aux employés et manageurs des constructeurs.

Les trois directeurs ne devaient initialement pas recevoir de bonus de la nouvelle entité. Mais en février 2018 Carlos Ghosn aurait réussi, sans en informer les autres directeurs, à se faire engager en tant que salarié de NMBV, ce qui lui permettait de solliciter ces rémunérations.

Par ce biais, il aurait reçu « un bonus d’embauche de 1,46 million d’euros avant de se programmer un salaire annuel de 5,82 millions d’euros », expliquent Les Echos. Le journal précise que le contrat de travail de Carlos Ghosn au sein de NMBV aurait été signé par « l’un de ses lieutenants ».

En avril 2018, NMBV a reçu un versement de 1,2 milliard de yens (9,7 millions d’euros) de Nissan et 900 millions de yens (7,2 millions d’euros) de Mitsubishi Motors. A la mi-novembre, Carlos Ghosn avait touché 7 millions d’euros, soit près de 40 % des fonds octroyés par les deux entreprises.