La secrétaire d’Etat auprès du ministre de la transition écologique et solidaire, Brune Poirson, le 9 janvier à Paris. / FRANÇOIS GUILLOT / AFP

L’émission « Capital » de M6 a diffusé, dimanche 13 janvier dans la soirée, une enquête démontrant que le grand groupe américain de la vente en ligne Amazon organise la destruction de millions de produits neufs invendus. En réaction, la secrétaire d’Etat auprès du ministre de la transition écologique, Brune Poirson, s’est dite « choquée » ces pratiques.

« Dans les mois à venir, une loi [sur l’économie circulaire] va passer au Parlement qui va interdire ce type de pratique, a-t-elle assuré. Des entreprises, comme par exemple Amazon, ne pourront plus jeter des produits qui sont encore consommables. » Mme Poirson a ajouté souhaiter « aller encore plus loin : nous voulons considérer les “market place” [plates-formes] telles Amazon comme étant responsables par défaut de la fin de vie des produits qu’elles commercialisent », sans préciser comment.

Présente également sur le plateau, Alma Dufour, porte-parole de l’association Les Amis de la Terre, s’est réjouie de ces annonces « bienvenues à l’heure où le nombre de produits détruits pourrait passer à 6 millions en 2019 avec le doublement des surfaces de stockage de la multinationale dans l’Hexagone, si rien n’était fait ».

Caméra cachée

Dans cette enquête, le journaliste Guillaume Cahour a montré comment il était parvenu à se faire embaucher en tant que manutentionnaire dans l’un des entrepôts d’Amazon, à Saran (Loiret), afin d’y filmer en caméra cachée de gros conteneurs destinés à la destruction d’objets de toutes sortes : couches, machines à café, téléviseurs, jouets, etc.

M. Cahour a également dévoilé les clauses contenues dans les contrats entre la plate-forme d’Amazon (« market place ») et les vendeurs tiers qu’elle héberge et dont elle stocke les produits dans ses entrepôts. Ces accords prévoient qu’en cas d’invendus, soit les marchandises sont renvoyées, soit elles sont détruites même neuves ; une pratique légale quoique « révoltante », a dénoncé l’émission.

Les entreprises usant de ces pratiques « ne pourront pas non plus rendre impropres à la consommation des produits qui pourraient être encore utilisables : pour cela, elles devront se débrouiller et trouver des solutions », a poursuivi Mme Poirson à la suite de la diffusion de l’enquête. Dans le cas contraire, « nous les sanctionnerons ».