Au second tour de l’élection présidentielle, le 19 décembre 2018, Andry Rajoelina a remporté l’adhésion des citadins partout à Madagascar à l’exception d’Antsirabe, qui s’est tournée vers son adversaire Marc Ravalomanana. Le nouveau président, dont la victoire a été confirmée le 8 janvier par la Haute Cour constitutionnelle, a fait jeu égal avec ce dernier dans la capitale, Antananarivo, en gagnant trois des six arrondissements.

« L’électorat urbain a plébiscité Andry Rajoelina », observe Christian Bouquet, professeur émérite de géographie politique à l’université Bordeaux-Montaigne, qui, avec Valérie Alfaurt, cartographe au laboratoire LAM (Les Afriques dans le monde, CNRS), a réalisé les cartes sur les résultats de l’élection présidentielle que nous publions. A l’inverse, Marc Ravalomanana a fait le plein de voix dans les hauts plateaux, dont il est originaire et où se concentrent les populations rurales.

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Ces élections ont par ailleurs été marquées par un fort taux d’abstention. Celui-ci a augmenté entre le premier et le second tour, passant de 46,7 % à 52 %. Il a dépassé 75 % dans la région d’Ihorombe.

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A côté de cette faible mobilisation traduisant le discrédit de la classe politique, selon Christian Bouquet, les résultats montrent le poids écrasant des candidats à gros budgets de campagne. Au premier tour, 33 candidats sur 36 ont obtenu chacun moins de 0,6 % des suffrages des inscrits, alors qu’Andry Rajoelina arrivait en tête avec 39,2 % des suffrages exprimés (19,66 % des inscrits), devant Marc Ravalomanana (35,3 % des suffrages exprimés) et le président sortant, Hery Rajaonarimampianina (8,82 % des suffrages exprimés).

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