Camp de personnes déplacées de Serjilla, dans le nord-ouest de la Syrie, près de Bab Al-Hawa, à la frontière avec la Turquie, le 9 décembre 2018. / AAREF WATAD / AFP

Au moins 15 enfants, dont 13 étaient âgés de moins de 1 an, ont péri en Syrie ces dernières semaines en raison du froid hivernal et du manque de soins, a annoncé mardi 15 janvier l’Organisation des Nations unies (ONU).

« Avec les températures glaciales et le manque de soins », au moins huit enfants sont morts à Rokbane, un camp de déplacés dans le sud de la Syrie, tandis que sept autres ont péri alors que leurs familles fuyaient un bastion djihadiste dans l’est du pays en guerre, a détaillé l’Unicef dans un communiqué.

« Des vies de bébés continuent d’être coupées net par des problèmes de santé qui peuvent être prévenus ou traités. Il n’y a pas d’excuses à cela au XXIe siècle », s’est indigné Geert Cappelaere, le directeur régional de l’Unicef pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

« L’histoire nous jugera pour ces morts »

Le conflit qui ravage la Syrie depuis 2011 a fait plus de 360 000 morts et provoqué une grave crise humanitaire, obligeant à l’exil des millions de personnes, déplacées à l’intérieur du pays ou réfugiées à l’étranger.

Dans le camp de déplacés de Rokbane, où vivent des dizaines de milliers de personnes qui reçoivent de l’aide humanitaire au compte-gouttes, au moins huit enfants, la plupart d’entre eux âgés de moins de 4 mois, ont péri en un mois seulement, assure l’Unicef.

Dans l’est de la Syrie, des milliers de civils ont fui un ultime réduit tenu par le groupe djihadiste Etat islamique (EI), cible d’une offensive militaire dans la province de Deir ez-Zor. « Les familles en quête de sécurité (…) attendent des jours dans le froid, sans abri ni produits de première nécessité », déplore l’Unicef. « Sans des soins de santé accessibles et fiables, une protection et des abris, davantage d’enfants vont mourir jour après jour à Rokbane, à Deir ez-Zor et ailleurs en Syrie. L’histoire nous jugera pour ces morts qui sont absolument évitables », avertit M. Cappelaere.

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