Le General Grant National Monument fermé à New York en raison du « shutdown » du gouvernement américain, le 12 janvier. / SHANNON STAPLETON / REUTERS

L’impact du « shutdown » sur l’économie américaine est plus fort que prévu, montrent les données communiquées mardi 15 janvier par la Maison Blanche, alors que près de 800 000 employés fédéraux ne sont plus payés depuis 25 jours.

Le président Donald Trump a imposé la fermeture partielle de plusieurs administrations fédérales en excluant de signer une loi budgétaire qui ne prévoirait pas l’affectation de 5,7 milliards de dollars à la construction d’un mur le long de la frontière avec le Mexique, promesse emblématique de sa campagne de 2016. Donald Trump et les responsables démocrates du Congrès campent sur leurs positions respectives alors que la nouvelle Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates, a pris ses fonctions le 3 janvier.

L’administration Trump avait dans un premier temps estimé que le « shutdown » coûterait à l’économie américaine 0,1 point de pourcentage de croissance toutes les deux semaines. Mais un responsable de la Maison Blanche a communiqué mardi une nouvelle estimation beaucoup moins optimiste : selon lui, le chômage technique auquel sont contraints quelque 380 000 employés fédéraux ainsi que de nombreux sous-traitants amputerait chaque semaine la croissance de 0,13 point de pourcentage.

Des fonctionnaires réintégrés, mais non payés

Les conséquences économiques du « shutdown » ont d’ores et déjà poussé les « faucons » de la Réserve fédérale à plaider pour une pause de la remontée des taux d’intérêt. Plus de 46 000 employés des services fiscaux de l’Internal Revenue Service (IRS) vont être réintégrés pour traiter les déclarations de revenus annuels et autres remboursements d’impôts, a annoncé l’agence.

La période des déclarations de revenus débute le 28 janvier aux Etats-Unis et les Américains ont jusqu’au 15 avril pour la soumettre. Les employés réintégrés, soit 57 % des agents fédéraux de l’IRS, ne seront pas payés tant que les agences fédérales seront fermées. Selon un sondage Reuters/Ipsos publié mardi, 51 % des Américains imputent à Donald Trump la responsabilité du « shutdown ». Les personnes interrogées sont 34 % à estimer que les torts reviennent aux parlementaires démocrates et 6 % à accuser les élus républicains, montre l’enquête réalisée du 8 au 14 janvier.