Treize mille jeunes ont manifesté contre le manque d’mabition de la politique climatique en place en Belgique, jeudi 17 janvier 2019 à Bruxelles. / Geert Vanden Wijngaert / AP

Quelque 13 000 jeunes ont défilé, jeudi 17 janvier, dans les rues de Bruxelles pour réclamer une politique environnementale ambitieuse à leurs dirigeants. Délaissant les cours, ces étudiants, souvent très jeunes, répondaient à l’appel du groupe Youth for Climate, né en Flandre et qui essaime désormais dans les autres régions du royaume. Des parents et des enseignants appuient l’initiative des manifestants, dont certains appellent à une « grève générale sauvage hebdomadaire » qui suscite déjà la crainte de directions d’écoles. « A quoi sert d’aller à l’école si la planète est détruite et que notre avenir est en péril ? », interrogeait un jeune militant écologiste interrogé par la RTBF.

Ils étaient déjà 3 000 la semaine dernière et l’ampleur de leur mobilisation, ce jeudi, a surpris. Les organisateurs promettent déjà une nouvelle action jeudi prochain, « plus importante encore », assurent-ils. A Anvers, la première ville flamande, deux cents jeunes se sont rassemblés jeudi midi.

Manque d’ambition à Katowice

L’action a démarré à l’initiative d’Anuna De Wever et Kyra Gantois, deux adolescentes flamandes qui appellent à faire l’école buissonnière une fois par semaine. Le mouvement prolonge une Marche pour le climat qui avait réuni près de 70 000 personnes dans la capitale belge en décembre. Les manifestants reprochaient au gouvernement son manque d’ambition à Katowice, lors de la COP 24, et son « négationnisme climatique ». Ils lui demandent, au contraire, un « plan ambitieux » pouvant contribuer à la limitation du réchauffement à moins de 1,5 degré.

Deux jours après la manifestation de décembre pour le climat, le pays avait voté, en compagnie de la République Tchèque, contre une proposition de directive européenne sur l’efficacité énergétique et s’était abstenu lors du vote sur une directive concernant les énergies renouvelables. La Belgique refusait ainsi de suivre la majorité des Etats membres de l’Union, qui avait approuvé deux des trois piliers du « paquet énergie propre », censé mettre l’Europe en ligne avec les objectifs de l’accord de Paris.

« La Flandre freine systématiquement les ambitions », Marie-Christine Marghem, la ministre fédérale de l’énergie et du climat

Contraint de trouver un consensus entre ses trois régions, le gouvernement fédéral s’était, en fait, heurté au refus, par la Flandre, dirigée par les nationalistes conservateurs de l’Alliance néoflamande (N-VA), d’un projet climatique de grande ampleur. « La Flandre freine systématiquement les ambitions » avait déploré la ministre fédérale de l’énergie et du climat, Marie-Christine Marghem, suscitant une polémique avec son homologue du gouvernement régional flamand. L’opposition écologiste, notamment, estime qu’en réalité le gouvernement fédéral a, lui aussi, échoué dans la définition d’une véritable politique climatique.