L’essayiste d’extrême droite Alain Bonnet, dit Alain Soral. / LOIC VENANCE / AFP

Un an de prison ferme. C’est la peine à laquelle le tribunal correctionnel de Bobigny a condamné, jeudi 17 janvier, l’essayiste d’extrême droite Alain Soral pour avoir injurié une magistrate et tenu des propos antisémites sur son site Internet, Egalité et réconciliation.

Alain Bonnet, dit Soral, qui n’était pas présent à l’énoncé de sa condamnation, avait reproduit sur son site des déclarations prononcées lors d’une audience en mars 2018 à Paris, où il était jugé pour provocation à la haine après la diffusion d’un montage photographique jugé antisémite. Montage pour lequel il avait finalement été relaxé. A la fin de sa publication, il s’en prenait à la procureure, qui avait requis cinq mois de prison ferme à son encontre.

« La peur a changé de camp »

« Avec cette condamnation, la peur a changé de camp. Nous continuerons à poursuivre M. Soral dès qu’il tiendra des propos antijuifs », a déclaré à l’AFP l’avocate de Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), Ilana Soskin. « La place des antisémites comme Alain Soral est en prison », a également commenté la Licra sur Twitter. Pour Richard Malka, l’avocat de la magistrate injuriée, « Alain Soral est entré dans un rapport de force avec la justice, mais la justice ne s’est pas laissé agresser ». Avec cette peine, le tribunal a suivi les réquisitions du parquet.

L’Union des étudiants juifs de France a également réagi en estimant qu’avec cette décision « la justice met un nouveau coup d’arrêt à ce petit propagandiste de la haine », a écrit l’association sur son compte Twitter. Alain Soral, 60 ans, a été plusieurs fois condamné pour provocation à la haine raciale. Sa dernière condamnation remonte à décembre pour diffamation. La cour d’appel de Paris lui a infligé une amende de 4 000 euros pour avoir publié et mis en vente sur son site une affiche visant les juifs.